Le dB ?

Quel dB ?

 

Pierre VOYARD – Ingénieur du son à l’ESAV – Université Toulouse II

 

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Ce texte est extrait de discussions entre étudiants, professionnels et enseignants de l'Université, de la télévision et d'ailleurs...

 

En analogique

 

Lundi 17 fevrier 2003 - Mathieu
Certes le 1000 Hz de référence doit être à -18 dBfs sur un crête-mètre numérique (dont la graduation maxi est donc le 0 dBfs ou full scale). Mais en ce qui concerne la modulation, si le mix est correct il doit moduler dans la zone des -18 dBfs et les crêtes ne doivent pas dépasser les -10 dBfs. Si ce n'est pas le cas, il faut considérer en priorité que les crêtes ne doivent pas dépasser -10 dBfs. C'est la norme pour un PAD en numérique. Dans le cas où ils sont dépassés on se voit refusé en diffusion (notamment sur les réseaux télé qui utilisent les satellites) ou en reproduction (chez les dupliqueurs de cassettes). Si après cet alignement des crêtes le niveau moyen se retrouve en dessous du -18 dBfs il faut compresser efficacement le mix pour obtenir le bon rapport sous peine de perdre en intelligibilité, surtout dans le cas de reproduction VHS, pas tellement en diffusion.
A quoi servent les 10 dB de réserve se diront certains ! Sachez que je n'en sais rien mais c'est ainsi en télé. J'imagine qu'il s'agit d'une sécurité de rigueur sachant que dans la plupart des régies les équipements sont hybrides et le tout numérique pas à l'ordre du jour, dans ce cas certains équipements analogiques auraient à supporter des crêtes à +18 dB (VU) et peu en sont capables sans distorsion harmonique, alors qu'avec cette restriction des crêtes à -10 dBfs, l'équivalent analogique : +8 dB (VU) est accepté sans souci sur tous les matériels. Enfin, concernant les CD audio et j'imagine également les DVD, le mixeur s'embarrasse peu de tout cela, sa seule restriction est de ne jamais atteindre le 0 dBfs (ou +18 dB VU), donc l'ensemble des CD produits ont généralement leurs pires crêtes à -0.1 dBfs histoire de profiter entièrement de la dynamique disponible.
Moralité, faites des disques !

 

Mardi 18 février - Pierre

Je vais lire de manière très attentive ce que tu as écrit. Juste une chose, c'est que je pense que rien ne t'interdit d'atteindre lors de la gravure d'un CD le 0 dBfs qui correspond très exactement à 65535 en 16 bits, c'est à dire aux 16 bits à "1" ou encore à "FFFF". Donc pas "d'over flow" à ce niveau. C'est ce que réalise la fonction "Normalise" en mode "Zéro Peak"


Mardi 18 février 2003 Mathieu
C'est tout à fait exact Pierre, je me référais en fait au compresseur numérique que j'utilise dans le cas de mes pré-masterings CD ou de mes mixages vidéo, et il est vrai que par habitude je mets le niveau maximum "crêtes" à -0.2 dBfs, juste au cas où il s'oublierait, mais si j'avais confiance en lui je le mettrais à 0.0 dBfs que le résultat serait le même.
Note aussi que sur de vieilles platines disques, certains convertisseurs DAC ne passent pas les derniers dBfs proches du 0, et saturent leur sortie en guise de protestation, une cliente (pour un CD) m'a ainsi réclamé de baisser le mix pour qu'il puisse passer sur sa chaîne ainsi que celles de ses amis qui visiblement n'avaient pas d'aussi bons éléments que moi, ce disque est donc sorti avec un niveau de crêtes maxi à -3 dBfs et ne sature nul part, allez expliquer ça à l'ingé-son de Sepultura.

Mercredi 19 février 2003 - Christophe

Je suis globalement d'accord avec ce qui a été dit sauf qu'à ma connaissance , la marge à prendre sur les (très) anciennes platines CD est de 1 dB (soit un niveau crête de -1dBFS). Personnellement, je n'ai jamais rencontré ce pb de satu. Certains CD du commerce adoptent plutôt le -0,1 dBFS (même dans le genre bruyant comme le dernier At the Drive In par exemple)

Concernant les normes PAD vidéo, pour moi le niveau max de crête est plutôt du moins 9dBFS (c'est du moins la norme de diff à France Télévision, qui a choisi 9 dB de réserve) et il est très important de préciser que ces crêtes sont mesurées sur des PPM ayant un temps d'intégration de 10 ms (donc pas le PPM d'un appareil numérique, censé avoir une réponse à l'échantillon).

Cette norme implique donc que certaines crêtes, inférieures à 10 ms peuvent dépasser le moins 9dBFS... C'est à dire que la norme implique dans sa définition même son propre dépassement...

Pourquoi 10ms ? Bonne question... Hypothèses : il semble qu'il y ait malgré tout une tolérance, peut-être parce qu'une satu sur 10 ms a peu de chance d'être identifiée à l'oreille, ou que la réponse des instruments est estimée non fiable sur un temps plus court que 10ms, ou bien c'est le résultat de la lutte acharnée (mais souterraine) de l'association pour la survie des transitoires...:) Voilà qui donne l'occasion de se questionner sur les temps de réponse de nos chers logiciels. Question : Qui connait le temps de réponse de l'indicateur de niveau dans son séquenceur favori ? quel développeur a le soucis de le préciser dans sa doc ? Ou bien ne serait-ce que ces caractéristiques (calibration, etc..) ???

Mercredi 19 février 2003 - Alexandre

Pour ma part, et suite à la présentation faite au SATIS de la problématique par un directeur technique de France Télévision, les méthodes de W des utilisateurs ne peuvent s'accommoder qu'avec difficulté d'un crête-mètre instantané.

Beaucoup d'entre nous ont en effet construit (et transmis!) leur compétence à évaluer les niveaux de W sur des équipements analogiques dont la réserve disponible est très liée à la durée de la modulation.

Le temps d'intégration d'un VU-mètre est parfaitement adapté en l'occurence. Quand nous nous sommes retrouvés devant des crête-mètres, nous avions tous une fâcheuse tendance à sous-moduler, de peur de voir s'illuminer ces loupiotes rouges honnies. D'autant que le faible niveau de bruit de fond des équipements numériques nous autorisait la prudence.

France Télévision a donc décidé de couper la poire en 2,9 et impose le contrôle de la modulation par des "quasi peak-mètres".

A mon sens, le problème de contrôle visuel tout comme celui du choix du niveau moyen en fonction du facteur de crête se pose lors de l'exploitation de système hybride analogique / numérique.
Soyons clairs, même si c'est à notre insu, c'est presque toujours le cas en production audiovisuelle.
Plus précisément, les 9 dB de marge préconisés par la FICAM tiennent compte du temps d'intégration (10 ms) et de la marge nécessaire aux équipements analogiques de transmission.
La question m'apparaît certes complexe mais soyons rassurés, dés lors que l'alignement en régime permanent ( not' bon vieux Mille ) est réalisé correctement et que l'on raisonne la dynamique de notre chère module en connaissance des systèmes destinés à la traiter, il pourra rien arriver de grave.

Au fait, quoi de pire:
1) Ne pas utiliser la pleine échelle de quantification lors de la numérisation ?
2) Introduire de la distorsion par écrêtage d'un étage analogique pas disposé à traiter du +22dBu en régime quasi permanent ?

Chapeau pour ces contributions éclairantes et longue vie à ce forum !


Mercredi 19février 2003 - Christophe

... je suis à la recherche de crêtes mètres numériques à la norme 45406 (celle décrite par de dir. Tech. de France TV : changement de couleur à -9dBFS, correspondant à +13 dBu, temps d'intégration de 10ms) qui sont demandés pour les exams de TMO. Mon fournisseur ici rencontre des difficultés pour nous fournir un produit correspondant à cette norme. Je voulais savoir si vous étiez équipés et si tu avais la gentillesse de me donner un modèle et une marque, en numérique (entrées AES/EBU et SPDIF) et analogique..?


Mercredi 19 fevrier 2003 - Christophe

Dont acte. Je ne mixe pas "100 minutes pour comprendre" (ni même 10 minutes). Ne voir là aucune critique : asseoir une démonstration, donc quelque part sa crédibilité sur des arguments concrets, c'est pas forcément se la pèter. Tout est dans la façon de le faire et, pour être franc, dans le cas présent, l'argument me semble à propos. Mon approche de la question est donc théorique. Mon affirmation sur le "-9dBfs" est basée sur ce qu'a pu en dire Marc Krief, directeur technique de France Télévision lors d'une conférence sur le sujet au SATIS 2002. Conférence désormais célèbre sur ce forum (...) à laquelle a donc également assisté A. Beznoziuk (...). Marc Krief a été très explicite concernant le seuil à -9dBfs, ce qui concordait avec des documents que j'avais déjà : recommandations PAD d'organismes référencés (CST, SNCV) et documents internes à France 2 ! (courbes de transfert datant de juin 2001). A. Beznoziuk semble aussi aller dans ce sens. Sans remettre en cause l'une ou l'autre des solutions, j'en conclue qu'il y a vraisemblablement décalage entre ce qui est dit et ce qui se pratique réellement. La question serait alors : pourquoi ce décalage entre les deux ? Promis, je poserais la question à Marc Krief... au SATIS 2003. A suivre.

Jeudi 20 février 2003 - Mathieu
... je remarque à ce que tu écris que Marc Krief, directeur technique certainement éminent à France 2, mais hélas que je ne connais ni n'ai jamais rencontré en régie (loin du peuple, donc !) s'appuie certainement sur cette norme ou du moins cet ensemble de constatations autour des -9 dBfs.
Une chose est sûr, les conférences du Satis sont passionnantes et aident les monde audiovisuel à progresser, dommage que nos dirigeants, qui y participent, refusent de nous libérer pour y assister.
Marc Krief a donc certainement poussé France 2 à s'équiper des crêtes-mètres évoqués dans mon message précédent, à savoir le modèle numérique de chez RTW ou son équivalent chez NTP, plus lisible, ces deux modèles fonctionnant selon la norme DIN 45406. Mon chef de service, garant de la transmission de ces recommandations aux techniciens que nous sommes m'a donc fourni ce matin, à ma demande, les dossiers de travail de France 2 sur la question. Tout ce qui suit a donc été extrait de la norme Rec645CCIR/R68EBU, également appelé recommandation CST/FIMM, ce qui est écrit en rouge est littéralement recopié :
0 dBfs (ou +22 dBu en analogique) est le niveau dit "headroom"
-9 dBfs (ou +13 dBu) est le niveau maximal permis, (je m'avoue vaincu, donc, par la recommandation)
-10 dBfs n'est écrit nul part (c'est pourtant ce que nous indiquent nos chefs, ils ont donc égaré le document, c'est aussi ce qu'un collègue qui réalise des PAD chez VDM à Paris m'avait indiqué ! Les comptes ronds attirent peut-être plus que les recommandations)
-18 dBfs (ou +4 dBu) est le niveau d'alignement
-39 dBfs seuil d'intelligibilité de la parole, on peut donc ici situer le niveau moyen des ambiances/rumeurs comme me le demandait Pierre il y a quelques jours.
-54 dBfs niveau des sons utiles les plus bas
-64 dBfs niveau de bruit pratique en réception (pour info)
Cette recommendation considère donc que les 30 dB de dynamique de la parole sont un maximum à ne pas dépasser.
Voilà donc, la note s'accompagne d'un réglage type de compresseur, qui préconise un ratio de 2:1 à partir d'un seuil de +4dBu, temps d'attaque à 10ms. La réserve de 9 dB est ici pour absorber les peaks inférieures à 10 ms.
Je me suis donc retrouvé emporté par "l'expérience" et les "on-dit" plutôt que de rechercher les documents. Je viens de déplacer sur nos crêtes-mètres de régie les petits repères à ne pas dépasser de -10 à -9 dBfs...

 

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