LA PRISE DE SONMULTI-MICROS...
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depuis le mardi 10 septembre 2013 :
- Importance du choix du système de Monitoring - Stéréo par couple ou multimicro - Enregistrements de Référence - Test sur les risques de l'Egalisation - Disposition des micros : Règle de 3 à 1 - Test sur les rapports de phase - La console ou table de Mixage - Initialisation de la console de Mix - Répartition des instruments sur les pistes - Vérification de la mise en phase du Monitoring - Préparation de la console de Mixage - Réverbération et compatibilité Mono/stéréo - Commande disponibles sur une petite table de Mix - Un "Y" en guise de console auto
Pierre
VOYARD - créé le 17/11/99
- 10:12 - PdS. Multi-micros (c)
Il
manque à ce texte certaines illustrations
et photos. Il est aussi susceptible de subir
quelques modifications
Ne
vous faites surtout aucune illusion. Vous
n'obtiendrez jamais un son superbe à partir
d'instruments de mauvaise qualité ou de
mauvais musiciens, et ce, quel que soit
votre talent d'ingénieur du son et le matériel
dont vous disposerez. Pas plus que vous
n'obtiendrez un son fantastique en cumulant
les effets et (ou) en utilisant un multipistes
sur mini cassette audio analogique ou un
multipistes sur disque M.D. compressé. Il
n'y a pas de secrets. Un bon son ne s'obtient
qu'avec de bons musiciens jouant juste et
en place sur du matériel "pro"
parfaitement accordé, pris par un ingénieur
du son performant à l'aide d'un matériel
de haute volée parfaitement utilisé (Qualité
et disposition des microphones, niveaux
de modulation dans et entre les machines,
matériel d'amplification et de monitoring,
qualité acoustique du lieu de prise de son
et de sa cabine, disposition du matériel
et des enceintes, etc...)
Il
vaut mieux -dans le cas ou vous ne disposez
pas d'un budget colossal- vous satisfaire
de matériel simple et performant, et de
techniques de prises de son minimalistes
mais permettant de préserver une qualité
maximum. Local et acoustiqueLe
local dans lequel vous allez effectuer un
enregistrement doit être acoustiquement
adapté à cette prise de son. On ne réalise
pas dans un même local, la prise de son
de concerts de jazz et celle de chants grégoriens.
Les uns et comme les autres exigent des
caractéristiques acoustiques -dont un temps
de réverbération- très différentes. Cependant,
il est très rare que l'on puisse disposer
d'un studio d'enregistrement à acoustique
variable qui plus est, parfaitement adaptée
au type de prise de son que l'on doit y
effectuer. L'importance
CAPITALE du choix du système de "monitoring"
C'est
de ce choix que découlera votre comportement
et vos pratiques lors de vos prises de son
et de mixage, c'est de celui-ci que découlera
tous vos choix ultérieurs.
Des
caractéristiques et des qualités de votre
système de monitoring (enceintes ou casque)
découlera le choix de vos micros, de leurs
caractéristiques, de leur distance à la
source, de leur angle d'incidence, de vos
égalisations futures, du type et temps de
réverbération que vous attribuerez à chaque
voie, du niveau respectif de chaque instrument
au moment du mix, et enfin de la manière
dont vous "panoterez"
l'ensemble.
Selon
le système de monitoring utilisé, un instrument
à large spectre pris dans un lieu acoustique
très légèrement réverbérant peut
voir son timbre varier dans d'importantes
proportions, sa distance apparente varier,
et la présence du local se modifier dans
d'importantes proportions. Ainsi, lors d'écoutes
comparatives entre plusieurs casques de
milieu/haut de gamme, alors que dans la
majorité des casques l'acoustique du local
était indécelable, sur un des modèles (haut
de gamme), l'acoustique du local dans lequel
avait été effectuée la prise de sonétait
parfaitement perceptible. Stéréophonie
par "couple" ou "multi-micros"
?
Dans
le cas de prises de sons en stéréophonie,
vous ne devez utiliser la technique "multi-micros"
que si vous êtes certain qu'elle est la
mieux adaptée au style de musique à enregistrer
et que le résultat final n'en sera que meilleur
ou plus normé quant à la sonorité obtenue.
Dans tout autre cas, n'hésitez pas à user
des techniques de prise de son puristes,
la stéréo par couple de micros, que ce soit
par la technique du couple X-Y (stéréo d'amplitude),
MS (stéréo par somme et différence) ou AB
dit aussi "ORTF" ou toute autre
disposition tant en ouverture qu'en distance,
ou enfin, celle de la Tête artificielle
particulièrement adaptée à l'écoute au casque.
Un mix de ces
techniques peut aussi être envisagé
sachant que vous serez alors confronté à
des problèmes de sons "rentrés"
et des rapports de phase très aléatoires
pouvant détruire la bande passante globale
de votre système (voir la règle de 3 à 1),
et aussi mettre sérieusement en péril la
précision de la localisation des diverses
sources de votre prise de son.
Le
grand avantage de la technique multi-micros
est dans la "cuisine" que l'on
peut faire avant la cuisson, pendant la
cuisson, mais aussi, après la cuisson. Son
plus grand inconvénient est que toute "cuisine"
transforme, et que plus on "cuisine"
et plus on s'éloigne du son originel, et
que ce qui sera dans nos assiettes sera
obligatoirement "autre chose"
que ce que nous a proposé la "source"... Enregistrements
de Références...
Avant
toute prise de son, et ce, quelle que soit
la technique employée, n'hésitez pas à user
d'enregistrements de référence, disque ou
autres. Il existe tellement d'enregistrements
dont on peut s'inspirer. Cette technique
peut vous éviter de grosses erreurs ou de
vous égarer vers des choix esthétiques douteux.
N'hésitez pas non plus faire régulièrement
un tour dans le studio afin d'y écouter
en direct le son des instruments. Choisissez
l'un d'eux, puis, faites en le tour en plaçant
vos mains en conque (paumes tournées vers
la source) au niveau de vos oreilles (les
deux mains, une pour chaque oreille), ainsi
que le font les gens un peu "dur de
la feuille". Cette technique présente
l'avantage de réaliser un effet de "loupe"
acoustique sur le spectre de l'instrument
choisi. Il ne vous reste plus qu'à retourner
en cabine afin de comparer le résultat de
votre écoute avec le son diffusé par vos
enceintes.
Rien n'est plus volatile, ne se déforme
et ne se dégrade plus facilement que la
mémoire sonore, et rien n'est plus malléable
que l'idée que l'on en a a priori.
Égalisation,
piège à "sons" !...
Elle
est source de bien des déboires. Un des
"accidents" le plus souvent rencontré
est celui d'une modulation esthétiquement
très flatteuse mais qui, au moment de sa
gravure sur disque, ou de sa diffusion sur
l'antenne d'une station radio ou T.V. s'avère,
par comparaison avec le reste des programmes
diffusés, d'un niveau sonore apparent catastrophiquement
bas alors que les Vu ou Peak/m affichent
allègrement un Zéro Vu !... C'est le genre
de "catastrophe" auxquels sont
généralement confrontés les débutants qui
se laissent aller à un renforcement excessif
des fréquences graves aux alentours des
100 Hz et moins, ou à une sur accentuation
des aiguës dans les mêmes proportions, et
ce à 8000 Hz et plus. Ces
modifications du timbre, aussi esthétiques
paraissent-elles, n'en sont pas moins catastrophiques,
les Vu/m n'affichent jamais que les niveaux
les plus élevés, sans tenir compte des bandes
concernées, même si celui des bandes de
fréquences situées entre 1000 et 3000 Hz
est 10 dB ou plus, en dessous du niveau
Zéro ! Et ce sont ces bandes qui nous donnent
la sensation d'intensité sonore, le reste
du spectre concourt plus à l'esthétique
de l'enregistrement. (Fig.1)
Fig.1
(égalisation : Piège à cons)
Une
solution ? Avant de mixer définitivement
votre enregistrement, réalisez-en une écoute
en filtrant tout ce qu'il y a en dessous
de 200 Hz et au-dessus de 4000 Hz. Si le
niveau apparent semble plus faible, et si
vos Vu/m affichent une réduction de 10 dB
ou plus de votre modulation, c'est très
mal parti.
Une
autre solution consiste à copier votre mix
au zéro dB sur K7, DAT ou MD, immédiatement
derrière un enregistrement commercial quelconque
mais techniquement parfaitement maîtrisé,
lui aussi repiqué à zéro dB. Ce dernier
doit, bien entendu,
être de style identique, et vous
devez l'avoir choisi pour l'efficience de
son mix. Écoutez, regardez, comparez...
Si votre enregistrement lui aussi repiqué
au zéro vous semble comparativement moins
fort, c'est qu'il y a un problème ! Test
Afin
de vous convaincre de l'importance de la
bande des médiums, enregistrez un bruit
rose pendant une minute ou deux. Puis relisez-le
et effectuez une correction de type "Baxandal"
de plus 15 dB à 100 Hz (fig.2/1).
Vous
constaterez une modification audible du
timbre, mais peu de répercutions sur le
niveau apparent du bruit rose. Effectuez
ensuite la même correction à 10 KHz (fig.2/2).
De
nouveau peu d'effet sur le niveau apparent
(intensité sonore) du bruit, mais effet
très perceptible au niveau du timbre de
celui-ci (sur brillance).
La
figure 2/3 représente ces deux corrections
de timbre effectuées simultanément.
Enfin,
réglez votre EQ de manière à obtenir la
même correction que précédemment mais centrée
cette fois sur la bande "2 KHz"
(la zone la plus sensible de l'oreille -1000
et 3000 HZ- étant située à ces fréquences)
(fig.2/4).
vous
constaterez
une importante augmentation du niveau
apparent du bruit rose alors que la correction
est toujours de même amplitude (moins 15
dB). Revenez à un réglage linéaire puis
effectuez maintenant cette correction en
négatif (-15 dB) Fig.2/5
Vous
constaterez une forte diminution du niveau
apparent du bruit rose. Ainsi, lorsque vous
augmentez de 15 dB les extrémités du spectre
d'un son, cela revient au même (en terme
d'intensité sonore) que si vous creusiez
les médiums de 15
dB (niveau relatif). Tirez donc vous-même
les conclusions de telles erreurs d'égalisation...
Disposition
des Micros - La règle de 3
Attention
: Dans le cas d'une prise de son multi-micros,
la position des micros par rapport aux diverses
sources est déterminante et capitale.
Lors
de la disposition des micros, veillez à
ce qu'il n'y ait pas de sons "rentrés",
c'est à dire, qu'un micro ne doit théoriquement
capter que la source sonore qui lui est
destinée. Dans tous les autres cas, cela
se traduira par une importante dégradation
de la prise. D'importants phénomènes de
coloration du timbre pourront apparaître.
En
règle générale, on admet, que pour éviter
ces phénomènes, il faut que le premier micro
non concerné par une source soit éloigné
d'une distance au moins 3 fois supérieure
à celle qui sépare cette source du micro
qui lui est directement assigné. Cet écart
se traduit par une différence de pression
acoustique de 9,5 dB entre les deux micros.
Dans
cette situation (fig.2), le micro (b) capte
dans une certaine proportion des sons générés
par la source qui ne lui sont pas destinés.
Ce phénomène est désigné sous le vocable
de "sons rentrés".
fig.3
Dans
cette figure, si la courbe A représente
la bande passante "constructeur"
des deux microphones concernés par ce test,
la courbe "A+B" représente celle
d'un microphone virtuel créé par la somme
algébrique des signaux captés par les micros
A et B. Il en est de même pour les courbes
"A+C" et "A+D" qui concernent
des distances croissantes séparant ces micros.
Le
son en provenance de la source parvient
aux membranes des micros (a) et (b) avec
un décalage de temps, donc de phase. Ainsi,
certaines fréquences composantes des sons
captés peuvent se retrouver en phase ou
en opposition de phase partielle ou totale.
"Sommées" par le mélange (somme
algébrique de ces signaux), il peut en résulter
une augmentation, ou annulation partielle
ou totale de l'amplitude de
ces fréquences, ou d'un augmentation
allant jusqu'au double leur l'amplitude.
Même
dans le cas d'utilisation de deux ou plusieurs
microphones de grande qualité, la réponse
en fréquences résultante de la somme algébrique
de leurs modulations a toutes les chances
d'être équivalente de celle d'un micro de
bas de gamme. Test
Afin
de vous convaincre de la véracité de ces
assertions, il vous suffit de générer un
"AAAAAAA" prolongé devant 2 micros
identiques placés côte à côte à 20 cm de
votre bouche et dont les signaux sont mélangés
(mixés) de manière égale en mono, puis de
faire varier la distance à la source d'un
des micros dans les proportions de 1 à 3
fois sa distance d'origine par rapport à
l'autre, et ce en continu pendant la génération
du son. Vous pourrez constater de manière
"évidente" l'effet désastreux
produit par cette variation de distance.
Lors
d'une prise de son instrumentale, par exemple,
un rapport de distance de 1 à 20 peut être
encore limite tant est importante l'intensité
acoustique développée par certains instruments
de musique (batterie par exemple). Chaque
fois que c'est possible, il faut soit :
Dans
le cas ou vous ne disposez pas des dispositifs
"c", "d" et "e",
ce n'est que par la disposition des différentes
sources et de l'optimisation de la position
des micros par rapport à celles-ci que vous
pourrez espérer un résultat satisfaisant.
En pratiquant des prises à très courtes
distances des sources sonores, vous ne pratiquerez
en fait qu'une politique de "l'évitement
du pire". Cette proximité -tout en
augmentant l'isolement acoustique des sources-
intervient de manière importante dans la
transformation ou même, la déformation du
timbre des instruments enregistrés (voir
: le rayonnement des instruments de musique,
mais aussi l'effet de proximité des micro
directifs). Vous serez une fois de plus
confronté au "compromis".
Enfin,
Il faut savoir que si la règle des "1
à 3" donne des résultats acceptables
dans le cas d'enregistrements d'orateurs,
elle est totalement insuffisante dans le
cas d'une prise de son musicale de qualité. La
console ou table de mixage
Évitez
de confondre "voie" (tranche)
de console et "piste" de magnétophone.
On
ne peut utiliser correctement une console
de mélange multivoies que si l'on en connaît
parfaitement le SYNOPTIQUE (Schéma de principe),
ainsi que le diagramme des niveaux (représentation
sur une planche unique des niveaux acceptés
en tout points de traitement, des entrées
aux sortie de la console concernée (PA Mic,
EQ, INSERT, etc.).
Les
diverses dénominations des fonctions présentes
sur une console, ainsi que celles assignées
aux diverses entrées et sorties sont purement
conventionnelles et généralement déterminées
par l'usage courant. Il en est généralement
de même pour l'ensemble des dénominations
en électronique.
Exemple
: Sur les amplificateurs audio grand-public,
c'est de l'usage qui en est généralement
fait qu'en a été déduit le nom assigné aux
entrées : "AUX",
"TUNER", ou encore "CD"
et autres "TAPE", pour ne citer
que celles-ci. Alors qu'en fait, ces entrées
sont parfaitement identiques électriquement
et présentent toutes une sensibilité de
-10 dBV et une impédance d'entrée de 10
ou 47 kOhm. Ainsi, rien ne vous interdit
de câbler un CD sur l'entrée AUX ou sur
l'entrée TUNER. Par contre, vous devez impérativement
savoir que seule l'entrée "Phono"
(Tourne Disque) ne répond pas à cette définition.
L'entrée
"Phono" est une entrée spécialisée
de grande sensibilité. Elle présente la
particularité de proposer une courbe de
réponse non linéaire en fréquences, ce qui
la rend impropre à toute autre utilisation
que celle pour laquelle elle a été conçue.
Cette courbe répond à des exigences très
précises définies par la norme "RIAA".
Il
en est de même en ce qui concerne les consoles.
Et rien ne vous empêche, à partir du moment
ou vous respectez et les niveaux et les
impédances, d'utiliser n'importe quelle
de leurs entrées ou de leurs sorties pour
une fonction pour laquelle elles n'ont théoriquement
pas été prévues.
Vous
ne pourrez utiliser une console intelligemment
que lorsque vous saurez parfaitement lire
et interpréter son synoptique, le graphique
des niveaux et les caractéristiques générales
de celle-ci. Tout le reste n'est que littérature.
Toutes fois, certaines documentations et
manuels de l'utilisateur sont des mines
d'informations sur certaines techniques
de pointe utilisées par leurs concepteurs.
Leur contenu peut-être aussi remarquablement
pédagogique.
Initialiser
la console
Avant
toute chose, vous devez "réinitialiser"
votre console, c'est à dire, remettre tous
les potentiomètres à zéro ou au neutre,
que ce soit une console analogique, numérique
dédiée ou de type informatique. Les PANPOT
au centre, les GAINS au minimum, les Égalisations
au neutre, les Départs "AUX" à
zéro, annuler toutes fonctions enclenchées,
etc. Alors seulement vous allez pouvoir
commencer à la câbler.
Câblez
ensuite les effets : compresseurs, réverbération,
écho, etc. s'il ne sont pas déjà intégrés
au système.
Imposez-vous
de toujours câbler dans le sens de la modulation
(de la "sortie" du module source
à "l'entrée" du module suivant
et jamais l'inverse). Partez des micros
pour arriver à la table, de la table au
dispatching, et du "dispatch"
aux enregistreurs et autres amplificateurs
via les boites à effets etc.. Imposez-vous
toujours de câbler des sorties vers les
entrées et jamais l'inverse. (fig.3)
fig.3
Une
des premières règles est une organisation
parfaite dans sa façon de travailler et
une hiérarchisation absolue des tâches.
Tout manque à cette règle se traduira
tôt ou tard par des erreurs et échecs cuisants.
Il
est impératif de vous assurer que les différents
éléments composant votre studio sont compatibles
entre eux en niveau et impédance (sorties->entrées).
Vous pouvez très bien ne jamais dépasser
le 0dB et en fait ne "traiter"
que des modulations totalement saturées.
Exemple
: mauvais réglage du "trim" et
saturation du préampli d'entrée. Raccord
entre une sortie de table de mix délivrant
+4dB dans une machine dont la norme d'entrée
est -10dB (Surmodulation de 14dB !)etc. La
Batterie
J'utilise
toujours pour la batterie les voies de 1
à n. Ce nombre "n" dépend du type
de prise pratiqué et du nombre de micros
et de voies réservées à cet instrument.
Cela peut aller jusqu'à 10 et plus si l'on
utilise des micros "sur" et "sous"
les fûts. Généralement, l'importance et
le nombre des conflits à résoudre (sons
rentrés) augmente de manière exponentielle
avec le nombre de micros ouverts.
Dans
le cas d'une prise simple à 3 micros (2
micros appairés (parfaitement identiques)
en couple au-dessus de la batterie (over
head) et 1 pour la grosse caisse), je les
dispose : Grosse Caisse->1, LeftBatt->2
et RightBatt->3. Ce
type de prise s'adapte très bien aux prises
de son de groupes de jazz (fig.4). Elle
présente l'avantage d'être facile et rapide
à mettre en oeuvre, tout en favorisant un
son clair, naturel et aéré. Elle peut être
renforcée par un micro de caisse claire
qui peut, selon sa position, prendre en
compte la pédale Charleston.
Il faudra veiller à ne pas placer les "over heads" trop haut, sans toute fois gêner le batteur, ou mettre en péril le couple de microphone. Attention à "la repisse" inter-instruments, en particulier lors de prise d'un ensemble dans local unique, ou au risque de coloration de la prise par la captation par le couple de la présence de la salle (réflexions sonores parasites sur les murs, sol ou plafond du local).
Attention
toutes fois que cette disposition des over
heads ne favorise pas trop les "pings"
de cymbales par rapport au reste des fûts
(problèmes de rapports de distances dans
lequel un rapport de 2=6dB). Enfin je préfère,
et de loin, une prise effectuée à partir
de ce principe avec deux "Neuman U87"
ou autres "Shoeps" qu'une prise
effectuée avec 10 micros de qualité plus
ordinaires. La clarté, la dynamique la précision
et la transparence seront absolument incomparables.
Dans
le cas d'une prise multi-micros, on place
le plus souvent les capteurs très près des
peaux de frappe afin d'éviter les "sons
rentrés" (fig.5). Généralement, ce
sont des micros de type dynamiques, ceux-ci
acceptant sans broncher des pressions sonores
très importantes. Il faut savoir qu'un micro
peu sensible du type dynamique placé dans
une grosse caisse peut délivrer plus d'un
volt/crête. La pression acoustique à l'intérieur
d'une grosse caisse dépasse allègrement
les 110 dB.
Prise
Batterie
Quant
aux cymbales, on leur réserve souvent des
micros de type électrostatiques qui s'accommodent
parfaitement du contenu harmonique très
riche de ces instruments.
Attention,
les Over-head malgré l'apparence (dessin),
sont disposés verticalement au dessus des
cymbales.
La
batterie, comme tous les instruments percussifs
s'avère particulièrement difficile à enregistrer.
Prise sans "artifice", elle présente
des crêtes de modulation extrêmes, mais
de très courte durée, et donc présentant
une énergie moyenne "faible".
Alors que les Peak/meters s'illuminent allègrement,
le niveau acoustique apparent ne semble
pas très élevé, et le souffle (selon le
matériel employé) reste discernable entre
les coups...
Si
on désire une prise de son "naturelle"
(sans effets), il faut faire particulièrement
attention aux niveaux de modulation, et
surtout à l'égalisation qui ne devra pas,
par des choix malheureux, venir réduire
la dynamique de l'enregistrement. La grande
difficulté pour un preneur de son consiste
à réaliser une prise à la fois esthétique
et efficace en terme de niveaux apparents.
Le
premier exercice consiste à régler le son
de la batterie. Dans le cas d'une prise
à 3 ou 4 micros, l'exercice reste assez
facile.
On
peut commencer par le micro de la caisse
claire. Essayer diverses positions du micro
et angles d'incidences par rapport à la
peau de frappe (importantes variations de
timbre) puis tester diverses corrections
de timbre si nécessaire. En général,
elles ne le sont pas ou seulement très
légères, puis, lorsqu'on obtenu
le son désiré, passer à la
grosse caisse.
Attention, un des défauts généralement constaté chez les débutants est de vouloir ajouter du grave aux graves (en dessous de 100 Hz), par exemple sur la grosse caisse et autre reprise d'ampli de guitare basse, espérant ainsi obtenir un "gros son". Ce genre de choix se traduit le plus souvent par un son sans attaque, mou, bourdonnant et inéficace. Qui plus est, l'oreille étant peu sensible à ces fréquences, la tentation est forte d'apporter des corrections conséquentes et donc catastrophique en terme de niveau réel/apparent et donc rédhibitoires). C'est dans les médiums et les aiguës que se situe la précision, l'efficacité, le caractère d'une grosse caisse comme celui de la plupart des instruments.
Ceci est tellement vrai que des société comme Shure produisent des microphones dynamiques spécialisés dans les prises de grosse caisse et basse comme le Beta 52.
Il est clair sur le graphe ci-dessus que le renforcement acoustique appliqué à la courbe de réponse du Beta 52 est situé à 4000 Hz. Cette bosse a pour fonction d'amplifier le claquement d'attaque de la grosse caisse ainsi que le slap sur une guitare basse.
Il apparaît aussi clairement un sérieux renforcement des basses aux environs de 50 Hz basé sur l'effet de proximité de ce type de capteur. Ainsi en passant de 60 cm et 3 mm de la peau de résonance on parvient à effectuer un renforcement de pratiquement 20 dB à cette fréquence ! Bonsoir la fidélité au son d'origine !
On se rend compte rien qu'à la vue de ce graphe que le simple fait de jouer avec la position (distance) du microphone par rapport à la peau de l'instrument permet de disposer d'un véritable et redoutable égaliseur.
User de ce type de courbe sur une grosse caisse de trio de jazz, d'orchestre musette ou sur celle d'un groupe de jazz Nouvel Orléan serait une grosse faute de goût. Dans ce cas, vous devrez préférer des micros plus fidèles et donc plus respectueux du son d'origine comme le fameux D12 (mythique) ou D112 de chez AKG
D'autre
part,
gardez à l'esprit que rares sont les enceintes
qui sont capables de restituer des fréquences
inférieures à 50 Hz, voire même 60
Hz. De plus, aucun niveau apparent n'est
contenu dans ces fréquences. L'énergie d'un
son se situe au mieux dans la tranche 300/3000
Hz. Tout ce qui est en dehors ne concourra
qu'à l'esthétique du son ou à sa dégradation.
Quel que soit le nombre de microphones utilisés sur les éléments de la batterie, il faudra veiller à vérifier perpétuellement l'incidence de l'ouverture d'un nouveau micro sur le réglage des autres. Par exemple, écoutez la batterie avec son over head ouvert. Vous y entendez à peu près tout mais avec plus ou moins de niveau et de précision, puis ouvrez progressivement le micro de la caisse claire et écoutez avec attention tout changement de couleur du son pris par l'over head. Son ouverture ne doit pas modifier la couleur et la précision des cymbales. Seul le son de la caisse claire doit se préciser. Si nécessaire, retouchez le niveau ou l'égalisation de la caisse claire ou du ou des over-heads selon le cas. Il en est de même en ce qui concerne les phénomènes de "sons rentrés" entre la grosse caisse (dite : "pied de batterie"), et la caisse claire.
Bien
écouter le son de l'ensemble micro
de "caisse claire" et over head,
"toms, cymbales, caisse claire, charley
et grosse caisse". Vous entendez déjà
la grosse caisse mais trop faible et pas
assez présente. Ouvrez alors progressivement
le micro de la grosse caisse jusqu'à
ce que celui-ci devienne présent,
qu'il prenne sa place dans l'ensemble sans
que celui-ci interfère sur les sons
captés par les autres microphones.
Faites des comparaisons auditives immédiates
en "mutant" (coupant) alternativement
et momentanément les divers microphones.
Pour finir, si nécessaire, paufinez
l'égalisations des divers micros,
mais avec parcimonie et bon goût.
Une fois de plus, vous serez confronté à
des compromis difficiles et des choix parfois.
douloureux...
Le
Piano
Le piano, qui est lui aussi un instrument de percussions et à très large spectre, est très exigeant en terme d'étendue de bande passante. Rappelons que traduire un temps de monté nul (instantané), exige une bande passante infinie !
Une
de ses caractéristiques est qu'il s'avère
particulièrement exigeant en terme de pleurage
et de scintillement. C'est un instrument
dont le son ne "vibre pas" à contrario
de la majorité des instruments, et notre
oreille identifie parfaitement la moindre
modulation d'amplitude ou de fréquence subie
par son timbre. Afin de vous en convaincre,
repensez au son du piano dans les vieux
films, si les pleurages et scintillements
ne sont gênants, ni sur les bruits, ni sur
les voix, ils sont cependant particulièrement
perceptibles et dérangeants en particulier
sur cet instrument.
Lors de prises de sons de petites formations "classiques", ou de piano solo, afin de ménager des prises "aérées", on use généralement de 2 micros cardioïdes dirigés vers le couvercle (Fig.4). On capte ainsi le son de cet instrument par la réflexion des fréquences médiums et aiguës sur celui-ci. Les graves sont captés en champ direct, (les fréquences réfléchies par le couvercle sont dépendantes de ses dimensions).
On peut aussi placer directement les micros à proximité de la table d'harmonie (plateau sur lequel sont fixées les cordes) (Fig.5). Plus les micros seront situés au niveau des marteaux, plus le son du piano sera incisif et précis (prise de son usité en jazz comme en musique de variété). Cette "sur-précision" n'est pas obligatoirement une qualité.
Fig. 4 et 5
Plus
les capteurs seront situés vers le milieu
des cordes et plus le son sera rond, enveloppé.
On peut multiplier le nombre des micros
au risque, cela va sans dire, de problèmes
de sons rentrés et de phase.
Une
technique peu usitée est celle des micros
de surface de type "PZM".
Ces microphones présentent l'avantage de
profiter, en raison de leur principe (effet
de surface) d'une bonne sensibilité, mais
en particulier, utilisant, soit le sol,
soit un mur comme support, de négliger ainsi
les phénomènes de phase pouvant être provoqués
par les réflexions sur ces surfaces. On
peut aussi les fixer sur l'intérieur du
couvercle du piano. On peut enfin, cela
va sans dire, mélanger ces diverses techniques,
au risque, une fois encore, de sérieux problèmes
de phases (ou de temps) dus à des sons rentrés.
Un
piano est jusqu'à preuve du contraire un
instrument mono-corps. J'entends trop souvent
des pianos dont les sons de la main gauche
semblent issus d'un instrument différent
de ceux de la main droite ! Ces jeunes ou
vieux infirmes de l'esthétique auditive
trouvent "joli" de sur-renforcer
et "panoramiquer" les graves bien
à gauche, et les médiums/aiguës et aiguës,
bien à droite, laissant un trou béant au
niveau des médiums.
Dans
le cas où nous manquons de pistes,
il est toujours possible de réaliser une
prise monophonique des claviers (piano,
Fender, orgues, synthés, etc...) et de les
mixer en pseudo stéréo de phase en utilisant
des effets spécialisés ou tout simplement,
des boîtes de "délais".
Il faudra cependant disposer d'un nombre
de voies de console suffisant. Il va sans
dire que cette technique de "stéréophonie
de phase à posteriori" peut s'appliquer
à toutes sortes de modulations, comme à
celle d'une guitare ou d'un trombone. Mais
si l'effet peut être déroutant, appliqué
à une guitare, il risque fort d'être dérangeant
sur un trombone. Le
dispositif à mettre en oeuvre est d'une
relative simplicité. Il consiste à utiliser
l'effet d'antériorité dit : Effet Hass.
Ainsi, si nous diffusons un claquement de
main dans 2 enceintes acoustiques, et retardons
le son diffusé par l'enceinte droite d'environ
10 ms, nous localiserons la source
comme étant diffusée par l'enceinte gauche.
Nous allons user d'un principe identique
pour spatialiser le son de nos claviers.
Utilisez
un "Y" afin d'injecter la piste
à traiter dans 2 voies (consécutives) de
votre console (voir en fin de cet article).
Dans la première voie, "insérez"
une boîte de "délai" réglé
sur environ 10 ms. Cette voie sera égalisée
pour la main gauche du "clavier"
(léger renforcement des graves, légère atténuation
des aigus). La voie de droite, non retardée
sera égalisée pour la main droite (léger
renforcement des aigus et atténuation des
graves). Il suffira -dans le pire des cas-
de panoramiquer à fond à gauche, la main
gauche et à fond à droite, la main droite,
toute autre répartition spatiale plus subtile
étant la bienvenue.
Utilisation
du "Y"
fig.6 Guitare
et Guitare basse
En
ce qui concerne les guitares et guitares
basses, trois types de prises sont envisageables
:
1
- Un micro placé directement devant le HP
de l'ampli. 2
- Utiliser la sortie de niveau ligne ou
micro, si elle existe, de l'amplificateur
de guitare ou de basse. 3
- Utiliser une boîte de direct, petit
boîtier qui permet d'adapter les caractéristiques
électriques (impédance) du ou des micros
de la guitare à celui d'une entrée microphone
de la table de mixage.
Ces
propositions ne sont, on s'en doute, pas
exhaustives. On peut aussi utiliser un mix
de ces suggestions mais aussi, dans le cas
où l'on n'utilise pas la voie acoustique
(enceinte /microphone) -pour des raisons
de manque de place ou de locaux non adaptés-
essayer ces boîtes magiques qui transforment
toute modulation par ligne directe en son
de HP repiqué. Le son final, comme pour
le reste des instruments, ne sera qu'un
compromis entre les choix de l'arrangeur,
ceux du directeur artistique, de la maîtresse
ou de l'amant du producteur, du guitariste
et peut-être, un tout petit peu du votre.
Concernant
la guitare basse, vous serez confronté à
des problèmes identiques à ceux de
la guitare, mais aussi, à ceux de la grosse
caisse. Un abus de graves se traduira par
les mêmes effets. Son sans attaque, mou
et bourdonnant. Pour cet instrument plus
pour les autres, un jeu irrégulier en amplitude,
en toucher ou en tempo sera, quels que soient
les moyens techniques dont vous disposez
à posteriori, parfaitement irrécupérable.
Enregistrement
de groupes
Si
vous enregistrez sur matériel analogique,
vous avez tout intérêt à éviter les "trakings"
(pré-mixage de certains sous ensembles déjà
enregistrés, comme les cœurs, les violons,
les cuivres, et en particulier, la rythmique.)
qui participeront à une dégradation rapide
de votre modulation. Épaississement des
aiguës, empâtement des graves, perte de
la transparence, de la clarté, de la précision,
etc.. Mais aussi, qui risquent de vous faire
réaliser des erreurs de pré-mix irrattrapables.
Ne pensez surtout pas que le numérique propose
un avenir plus radieux à votre modulation.
Les pièges sont nombreux qui concourront
à sa destruction, en particulier dans le
cas ou vous n'userez pas exclusivement du
numérique entre la prise de son et le mixage
final !
Quelques propositions de répartition des
instruments sur les pistes.
16
pistes...
Basse
= 1 Pied
de batterie = 2 Caisse
claire - batterieG - batterieD, (PercussionsG
- PercussionsD) = 2 Piano
= 1 Synthés
= 1 Synthés
= 1 GuitareSolo,
GuitareAcc = 2 Cuivre1
- Cuivre2 - Cuivre3 - Cuivre4 = 2 Choeur1
- Choeur2, cello1, cello2 = 2 Soliste1,
Soliste2 = 2
24
pistes...
Basse
= 1 Pied
de batterie - Caisse claire - Batterie G
- Batterie D = 4 Percussions
G - Percussions D = 2 Piano
G - Piano D = 2 GuitareSolo,
GuitareAcc = 2 Cuivre1
- Cuivre2 - Cuivre3 - Cuivre4 = 4 Choeur1
- Choeur2 = 2 Soliste1,
Soliste2 = 2 32 pistes...
Basse = 1 GC, charley, caisse
claire, tom1, tom2, TB, over H G, over H
D = 9 PianoG, PianoD, PianoC
= 3 PercusG, PercusD,
Access1, Access2 = 4 GuitareSolo,
GuitareAccomp = 2 Cuivre1,
Cuivre2, Cuivre3, Cuivre4 = 4 Choeur1,
Choeur2, Choeur3= 3 Cello1,
Cello2, Cello3 = 3 Solo1,
solo2, solo3 = 3
Sonorisation
En
sonorisation comme en enregistrement multipistes,
sachez rester humble !
Lors
de prises "live" ou sonorisations
de groupes, vous pouvez faire un premier
groupe qui concerne la rythmique (basse,
batterie, guitare, claviers), tout en respectant
l'ordre des instruments au sein de ce groupe
de voies. Vous devez vous organiser de façon
à ce que l'ordre des sources dans les voies
de la console (de la voie 1 à la voie n.)
corresponde à l'ordre des sources sonores
situées devant vous, en particulier, celles
des sources "cœurs" et "cuivres"
(de gauche à droite).
Si
une source sonore est située à l'extrême
gauche de l'ensemble des sources, elle doit
absolument être câblée sur la voie 1. Dans
tous les autres cas de figure, vous pouvez
être certain que tôt ou tard vous agirez
sur une autre voie que celle sur laquelle
vous deviez agir. Respectez impérativement
une répartition des sources sur la console
identique ou aussi proche que possible de
sa disposition sur la scène.
Quelques
consoles présentent l'inconvénient de ne
pas avoir le fader aligné sur les autres
commandes de la tranche. C'est le meilleur
moyen pour, tôt ou tard, se tromper d'une
voie. Si en prise de son studio, c'est simplement
gênant, en sonorisation, cela peut être
rédhibitoire. N'hésitez pas à user d'adhésif
de couleur afin de mettre de votre côté
toutes les chances de ne pas faire d'erreurs.
Attention tout de même ne ne pas tomber
dans un excès de marquage qui rendrait votre
console moins claire qu'en l'absence de
ceux-ci. L'ergonomie ne s'improvise pas... Lors
de prises de son en studio, c'est la répartition
des voies la plus ergonomique (encore elle...)
qui décidera de l'assignation sources/voies
de la console. Dès que vous aurez réparti
les sources sur les voies de votre console,
inscrivez sur chaque voie le nom de la source
à laquelle elle correspond, ou mieux encore,
utilisez des symboles. Utilisez
des couleurs pour repérer vos voies, et
de préférence, toujours les mêmes.
Alignement
de la console.
Dans
le cas ou ça n'est déjà fait, alignez vos
machines entre elles (1000 Hz à 0 Vu). Généralement,
un 1000 est disponible sur la console. Pour
cela :
-
Générez le 1000, puis, ajustez les fader
de sorties générales de votre console de
manière à
obtenir un 0 dB. -
Sur le magnétophone, réglez le niveau d'entrée
de manière à retrouver ce 0 dB. Dans le
cas où il s'agit d'un enregistreur numérique,
réglez celui-ci à -18 dB. Attention, vous
ne devez garder cette réserve de 18 dB que
lors de prises directes, lorsque vous ne
pouvez pas prévoir les crêtes de modulation,
d'ou la nécessité de cette réserve. Ne gardez
en aucun cas cette marge de sécurité lors
des mixages et autres repiquages, situations
dans lesquelles vous pouvez optimiser vos
niveaux de travail et éviter de gaspiller
ces décibels précieux. Il vous sera toujours
loisible de recommencer un repiquage, une
partie de mixage, ou, lors de l'utilisation
d'une table disposant de l'automation, de
modifier le passage concerné. Mais attention
! Vous devez dans ce cas ne juger de vos
niveaux de modulation que sur les Peak/meters
de votre enregistreur, à moins que votre
console elle-même soit équipée d'un tel
dispositif de contrôle.
-
Attention, dans le cas de la réalisation
du PAD (prêt à diffuser) d'un film cinéma
ou vidéo pour une télé, veillez à respecter
les normes de modulation de cette station
au risque d'essuyer un refus. Vérif.
de la mise en phase du monitoring
-
Concernant votre "monitoring",
afin de vérifier la bonne mise en phase
de vos enceintes, l'idéal est de disposer
d'un enregistrement de bruit rose/blanc
et de le diffuser. Les généraux calés sur
zéro, vous devez percevoir le bruit parfaitement
centré entre les enceintes. Dans tout autre
cas, vous avez un problème d'inversion de
phase quelque part... Une mise hors phase
des canaux doit vous interdire toute localisation
de ce bruit entre les enceintes. Réglages
et préparation de la console de mixage
Après
avoir remis votre console à zéro (ou neutre),
vous allez ajuster le réglage de la sensibilité
de chaque voie d'entrée (TRIM) de façon
à ce que la sensibilité de celles-ci soit
adaptée au type de source qui leur est raccordée
(micro ou ligne) et que vous ne vous retrouviez
pas avec le FADER (volume) d'une voie en
bas de glissière, et un autre au maximum.
Sur certaines consoles, un autre protocole
et dispositif de réglage peut vous être
proposé par le constructeur de la table.
Il peut s'avérer plus efficace, plus rapide
ou mieux adapté à la console en question.
N'hésitez pas à l'utiliser.
À
défaut :
En
partant du TRIM au minimum (réglage de la
sensibilité d'entrée), demandez la génération
du son destiné à cette voie à son amplitude
maximum (grosse caisse, par exemple), puis
augmentez progressivement le niveau du TRIM
jusqu'à provoquer l'illumination de la diode
électroluminescente de celle-ci (indicateur
de surmodulation). En diminuant le niveau
du TRIM, cherchez le niveau à partir duquel
la diode ne s'illumine plus. Pour terminer,
réduisez d'environ 10 dB le gain de cette
voie à partir de ce seuil (réserve), le
TRIM et donc, la sensibilité de la voie
est réglée.
De
cette adaptation de la console aux nivaux
de vos sources dépendra en grand partie
la qualité du
rapport signal/bruit ainsi que la
qualité finale de votre enregistrement.
C'est
seulement après avoir effectué ce réglage
sur toutes les voies en service que vous
pourrez vous occuper de la pré-balance entre
les sources de votre futur mix. Pour cela,
commencez par placer toutes les commandes
de "Fader" (tirette de volume
général des voies) sur la zone optimale
de travail, repérée en grisé ou noté par
un O dB.
Vous
pouvez alors, voie par voie, travailler
sur les correcteurs de timbre de façon à
retrouver le son dont vous rêvez. Mais attention,
vous devez vous souvenir qu'un excès de
correction peut être particulièrement dangereux
et rendre par la suite le document pratiquement
incompatible avec une diffusion par voies
hertziennes, ou une gravure de disque (voir
le chapitre sur l'égalisation). On peut,
à la suite d'une égalisation excessive et
mal adaptée se retrouver avec un niveau
efficace (300/3000) inférieur de 10 dB et
plus, sous le niveau des productions discographiques
correctement enregistrées et égalisées.
Pensez
à effectuer des écoutes à niveau élevé,
mais aussi à faible et très faible niveau.
Vos choix tant au niveau du timbre qu'en
terme de mixage doivent tendre à être parfaitement
compatibles avec ces divers niveaux d'écoute.
Toute
action sur le timbre d'un son demande une
parfaite connaissance de la perception auditive,
des phénomènes acoustiques, ainsi que du
contenu harmonique, du spectre et de la
tessiture du son traité.
A
ce stade, vous êtes en pré-réglage. Attention
de ne pas oublier que le son final de votre
grosse caisse ne prendra sa véritable place
et sonorité qu'une fois le reste de la batterie
égalisée et mixée, mais aussi, le reste
du groupe. C'est ce phénomène qui rend risqué
tout pré-mix par traking (recopie et mixage)
de certaines pistes. Si vous essayez d'obtenir
le plus gros son possible sur chaque instrument,
vous risquez fort de vous retrouver avec
une bouillie inconsommable, mais surtout
in diffusable. Pensez toujours "son
global mixé" et non pas "son individuel".
C'est le mix qui doit avoir un "gros
son" et pas obligatoirement les instruments
pris séparément.
Pensez
aussi que chacun de vos sons doivent "sonner"
de manière parfaitement acceptables avec
un filtrage hard en dessous de 150 ou 200
hz (selon la pente du filtre disponible),
fréquence en dessous de laquelle bien des
petits transistors ne descendent pas. Travaillez-donc
vos médiums-graves, vos médiums, vos médiums-aigus
et aigus.
Ces
corrections effectuées, vous pouvez travailler
sur la répartition spatiale des sources.
Ne détruisez pas le réalisme de votre enregistrement
par une utilisation abusive et caricaturale
des Potentiomètres Panoramiques (PAN.POT).
Ça
n'est qu'au moment du mixage que sera recréé
l'espace acoustique dans lequel a théoriquement
eu lieu la prise de son, et c'est là qu'interviennent
chambre d'Écho, de Réverbération et autre
Délai.
Echo
et réverbération doivent être utilisés sans
excès, et il faut savoir s'en passer lorsqu'ils
ne sont pas nécessaires, voire, indispensables.
La réverbération artificielle est un peu
au preneur de son ce qu'est le zoom au cadreur.
La bonne réverbe, selon moi, est celle que
l'on entend pas. Il est difficile de ne
pas tomber dans le piège d'une utilisation
systématique. En ce qui concerne la multitude
des autres effets, il n'existe d'autres
règles que celles de l'originalité et du
bon goût...
En
sonorisation, prise de son et mixage sont
confondus. Si en studio on peut reprendre
moult fois le même mixage, il est impératif
en "live" de le réussir au premier
essai, car il n'y a pas de seconde chance.
Les
règles de l'esthétique et du bon goût ne
sont pas les mêmes dans un cas comme dans
l'autre, car le lieu, la perception du public
et les conditions d'écoute sont très différentes.
Dans
le premier on travaille pour la durée. Ce
qui est pris sera écouté et réécouté, et
le moindre accroc deviendra très vite insupportable.
Dans le second, on est dans le domaine du
fugace, et les buts à atteindre ne sont
pas les mêmes. L'anicroche est sans importance,
seule compte l'impression, la sensation
globale, l'émotion immédiate. Prendre l'un
pour l'autre est faire une erreur grossière.
J'ai trop souvent rencontré des preneurs
de son sourds et incultes musicalement,
qui confondent "Jazz, variétés, musique
savante, liturgique et folklorique".
Des preneurs de son qui n'ont pour référence
qu'un "style" de musique et qu'un
"son". Qui confondent "musicalité"
et "puissance", pour lesquels
la musique ne peut-être bonne que jouée
vite et fort, et qui ne seront jamais que
des presses-boutons sans talent.
Une
écoute globale...
S'il
est important d'être capable d'une écoute
sélective en prise de son, autant il est
capital de savoir écouter un ensemble sonore
de façon globale, seul moyen pour s'assurer
que toutes les sources sont audibles et
bien mixées. Mais si l'éducation à l'écoute
sélective est assez facile et rapide, autant
l'apprentissage à "l'écoute globale"
est long et difficile.
N'oubliez
pas qu'à partir du moment où vous vous posez
la question de savoir si vous percevez telle
source dans l'enregistrement, c'est comme
si vous augmentiez artificiellement son
intensité de 6 à 10 dB.
N'oubliez
jamais que notre cerveau est capable de
prouesses étonnantes mais dont les effets
ne sont bénéfiques que si on en est parfaitement
conscient. Dans le cas contraire, ils peuvent-être
pervers et généralement catastrophiques.
Vous
devez absolument devenir capable "d'oublier
que vous savez" (sic). Combien de mix
ont été ratés à cause de cet oubli "d'oubli".
Que vous le vouliez ou non, après avoir
enregistré note après note, parole après
parole, chaque partie d'un
morceau, et ce, pour chaque pupitre ou intervenant,
que vous le vouliez ou non, vous en connaissez
par cœur chaque intervention de batterie,
de cuivre ou de violon, comme vous en connaissez
par cœur la moindre parole à mixer. Même
perdues dans un bouillie sonore infernale
et tonitruante, vous entendrez toujours
jusqu'au dernier mot susurré. Alors, dans
le doute, faite écouter votre mix à une
oreille neuve. Elle seule pourra vous dire
si vraiment chacun des mots du texte est
intelligible.
Un
mot sur le mixage. Il doit, tant que faire
se peut, être aussi avancé que possible
au moment des prises de sons. A part de
disposer d'une console avec automation -de
plus en plus accessibles et répandues-,
il s'avérera rapidement impossible de réaliser
plus d'un certain nombre de manipulations
simultanées pendant le mixage. Et se mettre
à 6 ou 8 sur une 16 ou 24 voies risque de
poser quelques problèmes... d'encombrement.
Écho,
Réverbérations et compatibilité Mono/Stéréo
Lorsque
vous enregistrez une source monophonique
quelconque en stéréophonie, et que vous
désirez qu'elle soit localisée au centre,
les 100% de cette modulation seront répartis
entre les voies gauche et droite, c'est
à dire : 50% à gauche et 50% à droite. Ceci
pour un zéro vu à gauche comme à droite.
Alors que si vous enregistrez cette source
uniquement sur la piste de droite au zéro
vu (PANPOT à fond à droite), vous modulerez
0% à gauche et 50% à droite (une
piste au lieu de deux). Ainsi, au moment
de la réduction de cet enregistrement en
monophonie, la source située au centre récupérera
100% de la modulation (50+50), alors que
celle enregistrée uniquement à droite totalisera
un petit 50% ! Gros problème lorsqu'on doit
prévoir un mixage pour la télévision, par
exemple. Imaginez le cas d'un soliste trompettiste
qui, mixé au centre, se voit ainsi propulsé
de 3 dB en avant, sans prendre en compte
la qualité des HP qui, sur un téléviseur,
auront tendance à favoriser le timbre de
cet instrument.
C'est
alors que vont intervenir réverbération,
écho et autres délais. L'avantage du délai
étant que, sans ajouter de réverbération
ni d'écho perceptible, grâce à l'effet d'antériorité
(effet Hass) il nous permet de continuer
à localiser la source à droite. Imaginez...
Vous mixez votre soliste au centre, auquel
vous ajoutez 20% de réverbération à droite
et à gauche. Le tout ne pourra représenter,
modulé au zéro vu/m, qu'un total de (50+50)
soit, 100%. Concernant notre guitariste
de droite, ajoutons-lui 20% de réverbération
(ou de délai) à gauche (ce qui ne perturbe
en rien sa localisation), soit une modulation
totale après réduction mono de 70% (superbe
! non ?).
Commandes
disponibles sur une voie d'entrée de petite
console
-
PAD ou Atténuateur : Dans certains cas,
il n'agit que sur la modulation de l'entrée
MICRO (-20 dB).
-
TRIM : Gain ou Sensibilité de l'entrée MICRO.
Agit parfois sur les entrées Micro et Ligne.
-
MIC/LINE : Sélecteur d'entrée Micro/Magnéto
(Ligne).
-
TREBLES : Correcteur d'Aigus (+- 15 à 18
dB).
-
PARAMETRIQUE : Choix de la fréquence à corriger.
Ici entre 250 Hz et 5000 Hz.
-
PARAMETRIQUE : Gain ou atténuation de la
fréquence sélectionnée.
-
BASS : Correcteur de Graves (+- 15 à 18
dB). entrées Micro et Ligne.
-
PEAK : Indicateur de Crêtes : Ne doit jamais
s'illuminer. Agir sur le Gain et ensuite
sur le PAD si nécessaire.
-
FLB : Départ Pré-Fader. Indépendant du réglage
du Fader. Destiné aux retours de scène ou
aux casques.
-
EFFECT :
Départ Post-Fader. dépend du réglage
du Fader. Destiné Effets : Réverbération,
Écho, Phasing, etc...
-
ASSIGNATION de la Voie :
vers les voies de sorties principales
(Généraux de 1 à n).
-
PAN POT ou PANORAMIQUE : Permet de doser
la modulation entre 2 voix. En général,
les voies Gauche et Droite.
-
PFL/AFL ou Solo : Dispositif qui coupe toutes
les voies uniquement dans le système de
Monitoring (Contrôle), sauf celle(s) sélectionnée(s).
N'intervient généralement pas sur la modulation
destinée aux différents départs (FLB - EFFECT
- GENERAUX). La modulation prélevée l'est
soit en PFL (Pré-Fader Listening) ou, "écoute
avant fader", ou en AFL (After Fader
Listening) ou, écoute après fader. Il est
utilisé pour le contrôle auditif de la modulation
d'une voie, et cela sans qu'il soit nécessaire
de couper les autres voies.
Exemple
d'utilisation : Dans le cas ou on rencontre
un problème de parasite sur une des voies
d'une console, il n'est pas question d'essayer
la fonction "Solo" sur chacune
des voies de celle-ci. La technique la plus
simple consiste -dans le cas d'une console
à 24 voies par exemple - à :
Sélectionner
les 12 premières voies. Si le parasite a
disparu, c'est qu'il l'est dans l'une des
12 suivantes.
Désélectionner
les 12premières voies et sélectionner
les 4 suivantes (de 13 à 18). Sil
n'apparaît toujours pas, c'est qu'il est
localisé dans une des 6 dernières... Et
ainsi de suite... Cette technique permet
un gain de temps considérable.
-
FADER ou Atténuateur principal de la voie
: Généralement présent sous la forme d'une
tirette, il permet le dosage de la modulation
de cette voie par rapport à l'ensemble des
autres.
Un
"Y" en guise de console Automatique.
Il
peut vous arriver soit, de manquer de pistes,
ce qui peut vous obliger à faire se succéder
diverses sources sonores sur une même piste
sans le moindre respect pour l'ergonomie,
et surtout, pour les niveaux, effets et
égalisations. Vous risquez ainsi devoir
enchaîner des effets, des niveaux ou des
égalisations très différentes les unes des
autres.
Deux
solutions se présentent à vous :
1
- Vous disposez d'un console automatique
programmable, et tout est simple. 2
- Vous disposez d'un nombre supérieur -voir
double- de voies de console que de pistes
à mixer.
Par
l'intermédiaire d'un "Y" vous
injectez chacune des pistes qui présentent
un ou des problèmes d'enchaînement dans
2 voies consécutives de la console. Vous
allez, grâce à ce subterfuge, pouvoir préparer
deux niveaux de fader différents, 2 égalisations
différentes, deux effets et dosages d'effets
différents, etc... Il ne vous restera plus
qu'à basculer au moment adéquat, votre piste
d'une voie sur l'autre par mise hors jeux
de la première et mise en service de la
seconde, ou par bascule rapide des faders.
Pendant que la seconde préparation est utilisée,
rien ne vous empêche d'en préparer une nouvelle
sur la première. (fig.7). Le seul problème
ne consiste plus qu'à bien repérer les moments
ou vous devrez basculer vos voies.
Utilisation
du "Y"
fig.7
Cette
technique peu onéreuses peut être d'un grand
secours pour les faiseurs de maquettes en
chambre qui ne disposent que d'un quatre
pistes, et qui doivent ainsi utiliser au
mieux les espaces laissés entre deux prises.
Seulement voilà, les véritables problèmes
apparaissent au moment du mixage. Et il
est un peu tard pour se rendre compte que
même quatre mains, aussi agiles soient-elles,
ne suffisent plus à réaliser dans les temps,
les trop nombreuses et invraisemblables
manipulations à enchaîner.
Vous désirez poser une question ? laisser un commentaire ? faire une suggestion ? C'est ici.
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© Pierre VOYARD
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