NUMERIQUE ET HAUTE FIDELITE !

Pierre Voyard - mardi 4 Mars 97

Dernière mise à jour : 23 novembre, 2014 10:38

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- À qui profite le crime ?

- HI-FI Numérique et Analogique, même combat.

- Multimédia et Qualité

- Abus de langage

- Compression analogique et numérique

- Son (numérique) et multimédia

- TV, Radio et artifices

- Numérique et éternité...


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On assimile trop souvent "Numérique" à "Haute Fidélité" alors qu'en fait l'un n'implique pas obligatoirement l'autre. Le numérique peut-être synonyme de fidélité comme il peut tout aussi bien aussi bien être aux antipodes de celle-ci. Cet amalgame n'est pas fortuit mais le fruit d'un long et minutieux travail d'intox orchestré par les industriels. Ceux-ci ont tout intérêt à entretenir cette méprise du public acquéreur et utilisateur potentiel de ce type de matériel.

À qui profite le crime ? Menu

Les industriels sont capables avec le Numérique du pire comme du meilleurs. Il est cependant regrettable que l'on puisse mettre dans le même sac (dénomination identique) de la numérisation non compressée en 24 bits à 96 KHz de fréquence d'échantillonnage avec une numérisation en 8 bits à 22 KHz de fréquence d'échantillonnage d'un signal passé par la moulinette destructrice d'un système réducteur de débit (compression numérique) de type DART, MP3 ou autre MUSICAM ou pire encore.

HI-FI Numérique ou Analogique, même combat. Menu

Les mêmes artifices ont été utilisés à l'avènement de la HI-FI, et très vite cette dénomination a été mise à toute les sauces et sur des matériels n'ayant souvent à voir avec la Haute Fidélité que le nom. Se sont alors rapidement côtoyé des appareils de quelques fractions à plusieurs centaines de Watts, de taux de distorsion inacceptables à d'autres non mesurables, de bandes passantes aux normes de mesures plus ou moins élastiques, etc.. Le pire étant que si durant de nombreuses années ces matériels étaient aisément repérables par leur look fleurant fort l'objet de basse facture, les industriels aujourd'hui ont compris que s'ils pouvaient tricher sur la quantité et la qualité des composants, ils ne devaient en aucun cas tenter d'économiser sur la qualité du design. On peut ainsi découvrir des "chaînes" de basses extraction dont le look est plus réussi que celui de certaines chaînes de marques !

Multimédia et Qualité Menu

Numérique et Haute Fidélité ? Multimédia et Haute Fidélité ? Laissez-moi rire (je me gausse) Dans la revue MACWORLD de janvier ou février 97 un article est entièrement consacré à la réduction de la fréquence d'échantillonnage d'un signal numérisé. Comment convertir sans trop de bobo un échantillon 16 bits en 8 bits, ou l'art de la dégradation esthétique d'un signal numérique de qualité. Un article dans lequel on vous explique avec force détails comment vous devez commencer par fortement atténuer, si ce n'est de tenter de supprimer et les hautes fréquences et le bas du spectre du son à convertir. Ceci juste pour signaler jusqu'à quel point numérique et HI-FI peuvent être antinomiques.

Abus de langage Menu

À l'avènement du numérique ont commencé à fleurir des utilisations désordonnées mais parfaitement orchestrées de ce terme dans des : "casque numérique", un casque n'ayant à ce jour jamais été numérique, ou encore dans le genre "tuner Digital" dans lequel on utilise l'analogie "Digital/Numérique" tendant à faire passer l'un pour l'autre, alors que dans ce cas précis, il s'agit simplement d'un Tuner radio dont l'affichage des fréquences est du type "digital" (chiffres de 0 à 9) au lieu d'être du type graphique et alphanumérique des postes conventionnels d'un âge certain ou d'entrée de gamme.

De la compression analogique à la réduction de débit numérique... Menu

Du temps de lanalogique, je bénissais les gens de chez NAGRA et autres STELLAVOX qui nous ont permis de disposer d'enregistreurs snobant résolument les réducteurs de bruit et nous permettant de jouir 50 ans plus tard d'enregistrements dont la clarté et la qualité des timbre nous laisse encore pantois.

Avec l'avènement du numérique, je bénissais le ciel, entrevoyant enfin la possibilité de nous émanciper de ces dispositifs destructeurs de modulation, les Dolby NR et autres DBX. C'était compter sans la nécessité de rentabilité et de réduction des coûts d'exploitation. Problèmes rapidement contournés grâce aux réductions de débits de données numériques (DART, PASC MUSICAM et autres). Le pire n'est pas tant la réduction elle-même généralement imperceptible, mais les risques de mise en cascade et d'utilisation en série de ces dispositifs ou chaque nouvelle interprétation du signal risque de générer un nouveau traitement de celui-ci et derechef, un nouvelle dégradation du son. Problèmes rencontrés lors des copies d'un support à un autre ou lors du mixage, puis de la fabrication du PAD (prêt à Diffuser). N'en sortirons-nous donc jamais ?

Son (numérique) et multimédia Menu

Trop de sociétés de production de CDROM entretiennent un technicien du son bombardé pompeusement "Ingénieur du Son". Ce technicien est généralement confiné dans un local non isolé ni traité acoustiquement (acoustique déplorable, présence de réverbération, de flutter, d'un bruit de fond conséquent interdisant tout travail sérieux sur la rumeur), devant un ou plusieurs micro-ordinateurs équipée chacune de son système de ventilation plus ou moins bruyant, de son ou ses disques durs plus ou moins silencieux, de son ou ses CDROM équipés de leur propre système de ventilation générateur de décibels, et le tout sonorisé par un jeux d'enceintes à coque plastique auto alimentées par un amplificateur affichant complaisamment 80 W "PMPO", soit environ 0,5 à 1 W efficace. Ces techniciens voient trop souvent leur tâche se réduire à la conversion puis au montage de sons généralement repiqués sur des CD audio de compilations de banques de sons. On ne peut plus parler de travail en numérique, mais de "sabotage numérique du son" !

Une des caractéristiques remarquables du son en multimédia est généralement l'absence de rumeurs grande consommatrices d'octets. Une autre caractéristique est l'économie forcenée réalisée au niveau de la queue des sons. Dans 90% des cas la résonance de ces dernières sont tronquées. Il est vrai qu'une résonance peut durer entre 4 et 10 secondes et que ce temps en 16 bits stéréo coûte cher en octets, alors on shunt à tour de bras !

Il est vrai que ces techniques ont tendance à disparaître grâce à la compression de données numériques… L’espace se fait de plus en plus large et les données de moins en moins gourmandes…

TV, Radio et artifices Menu

En ce qui concerne le son T.V. ou la radio, les pires inepties sont régulièrement énoncées sans honte ni vergogne. Il est clair que pour la grande majorité du public (radio en particulier) l'avènement du numérique ne va strictement rien changer. La seule différence qu'il ne manquera pas de remarquer est qu'en cas de réception limite celle-ci ne se traduira plus par une perte partielle de l'information et par l'apparition de parasites, mais par une absence de son brutale et totale. Le numérique va nous ouvrir l'ère du "tout ou rien". Ce sera "parfait", ou ça ne sera pas !
Que ce soit à la radio ou à la T.V., les médias nous promettent un son supérieur à celui de la bande F.M. ! J'ai ainsi pu entendre dans l'émission de José Arthur sur France-Inter :

...en Dolby Surround José, ça s'appelle Dolby Surround , c'est encore un truc barbare pour vous, Dolby Surround . Autant que vous vous y habituiez maintenant, c'est quelque chose d'absolument extraordinaire, pour essayer de résumer un petit peu rapidement, c'est de la tétraphonie numérique, le son arrive de partout avec une qualité qui est celle,.. presque supérieure à un compact disque. Et c'est magnifique parce que ça va induire une nouvelle forme d'écriture radiophonique. Comme le dit Roland Fort, pour le documentaire, le grand reportage, mais aussi pour les grandes émissions de variétés et tous les spectacles, notamment de chansons.

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Ainsi s'exprimait une nuit de 96 Jacques Santa Maria, spécialiste d'entre les spécialistes des choses techniques et compliquées interdites d'accès aux présentateurs moyens et noctambules. Et plus Mr. José Arthur s'évertuait à impulser un questionnement sur le fond, et plus l'autre s'agrippait à la forme !

J'attends d'entendre. On ne doit surtout pas perdre de vue, mais surtout d'oreille que les procédés de transmission multi-canaux de type "Dolby Surround" et autres se font systématiquement au détriment de la largeur de la bande passante transmise par canal. On ne peut exiger le beurre et l'argent du "leurre" ! Le nombre et la qualité !

Mais ce genre d’ineptie ne disparaît pas pour autant avec le temps puisque en fin 2002 ou tout début 2003 j’ai eu le plaisir d’entendre à nouveau sur les ondes des spécialistes s’esbaudire devant la perfection du numérique, oubliant de spécifier que le numérique c’était le 24 bits 96 KHz mais aussi les répondeurs téléphoniques de d’entrée de gamme ainsi que les dictaphones dont le son est simplement inqualifiable.

Le numérique peut nous permettre de disposer du meilleur, mais à quel prix ? et pourquoi faire ? Prenons garde de ne pas nous laisser bercer et "assourdir" par le chant de sirènes pas toujours désintéressées. Il est si tentant de favoriser la forme au détriment du fond. L'artifice, le clinquant, le brillant, le spectaculaire au détriment du contenu.

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En ce qui concerne la télévision, même combat, proposer des contenus en déliquescence dans des appareils numériques multi-hauts-parleur, multi-canaux mais dont le boîtier en plastique vulgaire a pour unique fonction de rentrer en résonance avec certaines fréquences, en particulier les basses, bonsoir le résultat.

Enfin, côté public, il est vrai qu'on peut constater un certain intérêt pour les chaînes proposant des systèmes multiphoniques. Mais une fois de retour dans leur T3 il déchante généralement assez rapidement découvrant un peu tard que relier 5 enceintes signifie des câbles un peu partout (sous le tapis), et qu'il est difficile de placer les enceintes "rear" derrières le canapé lorsque celui-ci est et ne peut être qu'appuyé contre un mur !... J'aimerai connaître le pourcentage de ces acquéreurs qui n'ont finalement installé que 3 (Gauche/Centre/Droite) de leurs 5 enceintes acquises ?...

Numérique et éternité... Menu

Aussi étonnant que cela puisse paraître, OUI ! Le numérique nous permet dès aujourd'hui d'envisager la sauvegarde d'un document sonore ou visuel pour l'éternité, à l'abri des outrages du temps.

En ce qui concerne l'analogique, aussi parfait et musical que celui-ci puisse-t-il être, lors de chaque nouvelle duplication s'ajoutent obligatoirement des dégradations (variations infimes de vitesse, distorsions, bruit de fond, etc.) qui, aussi minimes soient-elles, finissent par dégrader le signal concerné de façon audible ou visible. Et rien parmi les techniques de duplication et de copie les plus sophistiquées ne peut supprimer ce processus de dégradation. Tout nouveau système intégré dans la chaîne de duplication et ou de copie ne peut qu'accentuer et précipiter ce phénomène, même s'il semble l'améliorer. Ils peuvent tout au plus donner l'impression (sensation physiologique) d'une amélioration (plus grand contraste, sur-accentuation de certaines fréquences, saturation des couleurs, etc..) mais en fait, il ne font qu'accélérer le phénomène irréversible de dégradation.

Dans le cas du numérique, tant que le système est capable de reconstituer la description du signal enregistré (codé) et donc, de reconstituer l'information (décryptage), nous retrouvons en sortie l'exacte réplique du signal originellement codé.
Il est vrai que cette description numérique d'un signal n'est pas à l'abri des dégradations citées plus hauts (bruit de fond, distorsions, etc.). Comme il est vrai que si cette dégradation dépasse le seuil des possibilités de reconstitution du signal originel, d'une fraction de seconde à l'autre, le système passera d'une "réplique idéale" au silence (dans le cas d'un son) ou au noir le plus profond (dans celui d'une image). Mais, heureusement pour nous, il en va de cette information comme d'une page dactylographiée dont les caractères et la lisibilité subiraient l'outrage du temps. Même fortement dégradée, tant que l'information garde tout son sens, et tant qu'on parvient à la lire (décrypter), il nous est toujours loisible de la ressaisir afin de recommencer un cycle de conservation sans aucune perte d'information, avec une fidélité absolue par rapport au premier signal numérisé.

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Grâce au numérique, il suffit par sécurité de faire une sauvegarde de "Numérique à Numérique" en double exemplaire environ tous les trois quart du temps de conservation offert par le support utilisé pour enfin connaître l'éternité du temps de conservation. Ainsi, en utilisant un support garanti 50 ans (respect des conditions de conservation : température et degré d'humidité), en réalisant une double sauvegarde certifiée tous les 40 ans par sécurité, ont peut être pratiquement certain de pouvoir reproduire ce document pratiquement jusqu'à l'infini des temps... On peut rêver...


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