Le
Cirque
La
pluie...
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Il pleut et pleut encore
!... Le pire est que je suis cloué
sous un arbre (raccordement électrique
chez Joss oblige) alors, qu'il pleuve ou
ne pleuve pas, l'arbre s'égoutte
entre deux averses ce qui fait que ça
plique et ploque comme des balles de pings
et de pongs ! Sans discontinuer à
longueur d'heure de cette nuit qui s'étire
! Longue nuit à plusieurs réveils
d'affilés de pendules qui marchent
au pas cadencé des gouttes qui tombent
sur les tôles de mon van.
Je suis humide des chaussettes à
la pointe de mes cheveux éparses.
Tout est humide, même mes os tout
au fond... je spongiforme comme ce temps
gris, monotone précurseur d'avant
d'automnes frileux à venir mais tellement
humides ! Trois jours que ça tombe
sans discontinuer. Trois jours de suite
de ficelles d'eau qui coulent et mon âme
s'effiloche... Et puis quelques fuites éparses
dans mon camion... Plic ! Ploc ! Je me réveille,
ouvre un oeil, allume la lumière,
jette l'oeil en question sur le joint du
hayon... Que glissent gentiment quelques
gouttes le long du joint noir... J'éteins
la lumière et referme mon oeil à
peine valide jusqu'à quelques plics
et plocs plus tard et tout à refaire...
Spectacle cette après midi sur un
sol lourd et humide. Rhumatismes à
venir, douleurs au genou gauche, au coudes,
aux épaules... Vivement mon retour
chez moi, mon retour chez ma belle, mon
retour ailleurs qu'ici sous les gouttes
qui tombent, éternelles.
Réinstaller la batterie et la banquette,
sortir les chevaux et les ânes sous
une pluie battante, nos pieds se palment,
des ouïes nous poussent comme les champignons
sous les orteils... Et puis le spectacle...
Joan et Pascal sont mauvais tellement !
Pascal est mort de rire à tel point
que je me demande s'il n'a pas bu. Kathia
oublie de remonter le niveau sonore trop
faible... Ces gueuses discutent ! Il est
heureux que le dressage remonte sérieusement
le niveau... Joss fait travailler Anak si
près de moi que je me demande un
instant s'il ne va pas me retomber dessus...
Forte sensation que de voir et sentir tout
le poids de ces 4 ou 500 kg de muscles se
dandiner là haut (Anak, pas Joss),
au-dessus de mes frêles épaules,
les antérieurs contre la poitrine
de Joss sous les 100 ou 110 dB de mes fûts
sur lesquels je m'excite tel une puce hystérique
! Le public est ému.
Voltige de Kevin et Joan pour finir. C'est
dans la poche, direction la sortie façon
de jouer quelques derniers morceaux au public
qui sort. La toute petite sort son tout
petit violon et se mélange à
la troupe sans la moindre hésitation.
Kathia lui dit de jouer 4 fois chaque note
que lui annonce Joss. Elle fait et elle
compte à haute voix. Nous hallucinons
de son assurance et de sa volonté
de faire et de faire bien. Les "tous-grand"
bâdent la toute petite...
Il ne reste plus qu'à plier, faire
mes 6 allers et retours entre la piste et
l'entrée où j'entrepose ma
batterie jusqu'à demain puis remonter
dans mon camion et reprendre la route pour
la Cavalerie sous une pluie toujours aussi
battante qu'on se demande où passe
toute cette eau... Je n'ai plus qu'à
retourner dans le jardin sous les arbres,
me raccorder au secteur et m'enfermer à
nouveau jusqu'à demain dans ma grosse
boîte de conserve humide...
Juste 2 mots sur les espétacles Cavaleresques
à part que les vieux c'est ce qui
se fait de mieux encore aujourd'hui. Ce
soir le Joss nous a fait un p'tit bout de
voltige avec la grande pêche Zingaresque
! Du grand Joss et les jeunes en étaient
baba !
Ce grand con, encore ce soir, a failli me
faire grimper Anak sur le dos ! Il a un
beau cul (Anak) mais tout de même,
sachons raison garder ! Juste avant c'était
Joan qui prenait ses virages au raz de mes
caisses ! Ça les excite ces cons
! Faut dire que j'suis beau et bon avec
mes tambours que même la femme de
Pascal elle me l'a dit ! "Pierrot !
Avec les percus, ça n'a vraiment
rien à voir ! (à entendre,
voulait-elle dire ?) - Pourquoi, tu n'avais
pas vu avant ? (entendu, voulais-je dire...)
- Non, pratiquement jamais, mais vraiment,
ça n'a rien à voir !"
Et puis le gamin voltigeur à qui
je disais que j'était vieux, moche
con et malade et qui m'a répondu
: "A voir comment tu t'excites encore
sur ta batterie, c'est pas encore aujourd'hui
que t'es vieux !..." Haaaaaa ! Quand
les vieux se réveillent, ces vieux
qui savent rêver encore et qui n'ont
qu'un gros et encombrant avantage sur les
jeunes ? Le VÉCU !
Pierre
VOYARD
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