Moi le jazzman à peine...

 

Retour - Plan du Site - Accueil

 


Dernière mise à jour : 25 novembre, 2014 15:49

Visites depuis le mardi 25 novembre 2014 :


Gruissan, le soleil, la terrasse d'un bar, un café noir, du vent à peine, des bateaux à profusion, quelques badauds badauds bedonnants et pas beaux, un chien qui erre, une femme, ma poussière...

 

Le soleil est encore là. Quelques couples épars de retraités inactifs clapotent les pavés de leur talons sonores... Quelques bambins trop actifs dégradent les sculptures rugueuses et magistrales qui animent la place... Non d'un vieux, il fait franchement chaud... Un zeste de langue étrangère par là... Par ci le silence tumultueux d'une moule qui pète, rire sarcastique d'une mouette... La conne ricane, plane et lâche un fusée bleue... Une chienne grogne un chien... Y'a de la sodomie dans l'air... Et puis, plus tard, le soleil couchant...

 

Du jazz à la radio et le soleil descend... Il va être l'heure... Quelle heure ? De dieu que je joue bien... Tempo ample, tempo lent, de l'air à foison, du temps au temps et le pianiste s'exprime... Mais comment raconter avec de simples mots les sensations d'un morceau qui passe ?... Comment raconter quand l'alcool à peine ?... Comment raconter cet accord parfait sur 2 mesures et plus si affinité ? Ces regards de connivence, cette essence essentielle de sens !... Comment conter ces équilibres fragiles ? Ces temps suspendus au dessus du vide de l'air que nous laissons, comme un funambule fragile dans ces labyrinthiques et hasardeux parcours...

Imaginez un tapis roulant qui déroule des espaces accidentés avec lesquels on joue, que l'on esquive, un tapis structuré mais jamais pareil !... Et nous courons avec un synchronisme parfait et parfois le hasard de nos figures fait un spectacle sans pareil... Et le public sent ce qui se passe, la fragilité ou la violence de l'instant et dans la fumée de nos extases interdites de sons, de rythmes, de mélodies improvisées, d'harmonies déstructurées je vis, je me prends des plaisirs inouïs... Instants éphémères de plaisir total, si fragiles... OTAN suspends ton vol et ne laisse plus tomber de bombes sur les petits enfants...

 

Pierre VOYARD

 

Gruissan - 25 octobre 2001

 

Un commentaire ? C'est ici.

 

- Haut de page
- Retour
- Plan du Site
- Accueil