Rouge comme tes yeux… Rouges...

 

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Samedi 15 mars 2003

 

La foule déferle drapeaux, panneaux, affiches et bannières au vent d'autan. Soleil radieux. Des jeunes, des moins jeunes, des vieux, et même de très vieux qui s'investissent contre cette tuerie à venir.

 

Quelques rombières emperlousées nous tournent le dos, trop occupées qu'elles sont à lécher de leurs langues rugueuses de poissons suceurs, nettoyeurs d'aquariums sales les devantures de bijouteries, magasins de mode et autres parfumeries aux vitrines moirées de mazout.

 

A part de se becqueter le nombril, elles badent les faux bustes trompe l’œil parés de velours noir auxquels sont accrochés, tels à des sapins de père Noël, des bijoux 24 carats comme autant de sacs plastique de commerces démesurés dans les branches et les barbelés d'après tempête... du dessert...

 

Ces grognasses n'en n'ont cure, et des bébés qui mourront et de leurs mères aux seins plats, et des vieux qui clapotent dans leur vomi et leur caca sous les tapis de bombes que leur balancent ces "Bouche" fouteurs de guerre et tueurs de petits enfants.

 

Alors je les aime ces femmes, ces hommes, ces vieillards chenus, ces jeunes gens porte-étendard d'une paix fragile comme une patte si fine de colombe mazoutée par le Prestige d'Erika échouées...

 

Alors j'aime leurs regards droits, transparents porteurs d'espoirs vains sans doute, mais d'espoir... J'aime tant préférer cet espoir là au regard amorphe de ces gens morts debout qui capitulent sans même un semblant de lutte avant le combat…

 

Et la guerre eut lieu...

 

Pierre VOYARD

 

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