TGV mon à mort

 

Retour - Accueil

Dernière mise à jour : 25 novembre, 2014 14:41

Visites depuis le mardi 25 novembre 2014 :

 

TGV mon à mort… Vous me direz, se crasher de 3000m d'altitude ou se ramasser à 300 km/h, le résultat est le même. C'est dingue d'ailleurs, imaginez un TGV qui quitte la voie à 300 km/h, quelques milliers de tonnes lancées comme un obus qui se couche et glisse... Le ralenti, les wagons qui ondulent sur la plaine, dans les blés qu'ils couchent et qui se désagrègent en morceaux multiples, les bras, les troncs et les têtes, alouettes qui s'éparpillent, fusant tels des pets de nones de ces tôles qui se tordent, rougies à blanc par le frottement. Les hurlements de la ferraille tordue et des corps que l'on torture... Vision interne apocalyptique, pulvérisation de vitres épaisses, des tombereaux de terre qui s'arrachent et giclent à l'intérieur du wagon, les fauteuils qui volent, dansent, virevoltent comme papillons légers, et puis le ciel, et puis la terre et cet enfer qui ne finit jamais, une longue minute de tonitruances infernales ! De violences inouïes ! Et les derniers soubresauts mortels de la bête qui meure aux vers qui se tortillent sortis tout droit de son ventre éclaté qui fume encore d'une odeur de porcs que l'on brûle... La campagne s'apaise à nouveau... Quelques cadavres ressuscitent en un ralenti pathétique, esthétique... Ils déambulent, hagards... Ils cherchent un je ne sais quoi... Champ de fleurs... Chant d'oiseau qui s'égosille à nouveau... claquements de tôles qui refroidissent, déjà... Ce bébé qui pleure... Une main, tiens ? Une main... Avec la SNCF ? Toujours plus vite... Toujours plus loin... Alors... Imaginez donc en avion ?

 

Pierre VOYARD

 

Un commentaire ? C'est ici.

Haut de page - Retour - Accueil