Prises de sons en Extérieur

Manifestations, fêtes foraines, foires et niveaux sonores tonitruants.

Visites depuis le mardi 10 septembre 2013 :

 

- Tête artificielle
Casque de Walkman et micros cravatte...
- Le micro, où et pourquoi
Notions de bases...
- La perche
Fabrication et finalité...
- Suspension souple
Fabrication d'une suspension efficace...
- Le vent
Protection très efficace...
- Bonnette Intégrale
Protection très très efficace...

Ce texte ne prétant pas être exhaustif et sera complété dans le temps…

Préalable : N'enregistrez jamais en mode automatique. Rien n'est plus idiot que ces dispositifs qui tendent, selon la modulation, soit à l'égaliser et à réduire à pas grand chose la dynamique de votre enregistrement ou pire encore, à ajouter de manière irréversible d'insupportables effets de pompage à votre modulation.

La prise de son de foules ou de fêtes foraines ou soirs de feux d'artifice demande quelques trucs du métier, quelques précautions et quelques tours de main particuliers.

L'éternelle première question à se poser est : Le micro, où et pourquoi ? En fait, c'est du "pourquoi" que dépendra le "où".

Ne rêvez pas, réaliser des prises de son en "micro caché" fonctionne rarement, genre, -planqué dans sa poche, dans la main mais orienté vers le bas, etc.- Généralement l'enregistrement sera détimbré et entaché de nombreux bruits de contacts et autres bruits de frotements.

Me concernant, la seule solution qui s'est avérée viable a été la réalisation d'une tête artificielle (Tête artificielle ?) à l'aide d'un vieux casque de Walkman auquel j'avais soustrait les petits transducteurs et les avais remplacé par deux petits microphones cravate électret de chez Sony. Inutile de dire que ce petit casque était de type "ouvert". Très ouvert, même (grilles sur l'extérieur)... Le problème ? L'interdiction de tourner la tête à gauche ou à droite de manière erratique. Le résultat était cependant tout simplement étonnant de précision, de réalisme et de fidélité. Une contrainte, obligation de travailler "en aveugle". (pas de contrôle au casque possible) !

Image de gauche : Le micro dans l'oreillette, bonnette mousse vers la gauche
image de droite : Le casque et son mini jack 3.5 avec boîtier alimentation.

Que recherchez-vous ? Un son d'ambiance ? Extraire une source ponctuelle d'un magma sonore ? Créer une perspective sonore ?

Gérer la distance micro/source. Chaque fois que vous allez doubler la distance de la source au microphone, vous allez perdre 6 dB. A l'inverse, si vous divisez la distance micro/source par 2, vous gagnez 6 dB. Et c'est là que le bat blesse parce que cette règle s'applique quelle que soit la distance de la source.

Par exemple :
Vous êtes à 1m de la source. Pour faire varier la pression acoustique au micro de -6 dB, vous devez augmenter celle-ci à 2m. Pour provoquer un gain de 6 dB, vous devrez réduire cette distance à 50 cm mais ! Mais, si votre micro (situation d'interview) est situé à 3 cm de la source (bouche), un écart de 3 cm de plus réduira votre modulation des fatidiques 6 dB et une réduction de cette distance de 1,5 cm augmentera la pression de 6 dB. Ainsi l'on voit que plus la distance micro/source est importante et moins critique est cette position. Plus elle est réduite et plus elle est critique.

Attention : Placer son ou ses microphones à 10 cm d'une enceinte de foire peut être une hérésie.

Si l'on accepte comme niveau de pression à 1m d'un haut parleur, une pression acoustique de 110 dB. A 10 cm de celui-ci, le microphone devra supporter une pression acoustique d'environ 128 dB ! Certains microphones n'aimeront pas, mais si en sus votre microphone est sensible, le préampli micro de votre enregistreur ne va pas aimer lui non plus et même en baissant le volume d'enregistrement de manière à obtenir une modulation acceptable sur l'indicateur de modulation, le signal aura été écrêté analogiquement en amont par le préampli micro de votre enregistreur bien avant qu'il n'arrive à votre indicateur de modulation. Il suffit pour que tout rentre dans l'ordre, de reculer votre microphone à 1m ou plus...

Les manifestations (le retour). Quel en est l'environnement sonore ? Des cris, des explosions de pétards, des percussions sur des fûts de 200 litres, etc. vont créer des écarts de modulation considérables. Environ de 80 dB lors d'un passage calme (discussions et bruits de pas) à 130 dB à 1m des fûts et autant lorsqu'un petit malin vient crier dans le micro ou vous balance un pétard dans les pieds (dynamique de l'environnement sonore = 50 dB environ). Ce à quoi vont s'ajouter les écarts de distance entres les valeurs de plans sonores.

Si vous tenez vos micros à la main, vous êtes très mal barré. Pour ne pas être surpris et ne pas retoucher systématiquement la modulation, (ce qui la rendrait rapidement inexploitable), vous allez être confronté des écarts de distance et donc d'intensité considérables. De 5 cm pour l'imbécile qui cri dans le micro, juste manière de faire le malin, à 10 m et plus des manifestants et non manifestants qui passent dans un relatif silence.

Afin d'éviter ces écarts de dynamique, une solution, "percher".

Dans ce genre de situation, même une petite perche de moins de 2 mètres peut-être salutaire. Et une petite perche, ça se bricole (prix exorbitant des perches professionnelles en fibre de carbone).

La mienne (ci dessus, 1,5m environ) a été bricolée à partir de deux pieds photo en aluminium qui, heureuse chose, se complétaient (On aperçoit très bien la différence entre les deux premiers serrage et les deux seconds). Cependant, j'ai dû me faire bricoler un pas de vis adapté au standard du pas de visse des fixations des microphones.

L'utilisation dune "petite" perche n'est pas obligatoirement confortable, surtout tenue à bout de bras, manière de placer son ou ses micros à plus de 3 ou 4m du sol, en prticulier si elle est chargée d'un couple de microphones dynamiques (lourds) mais le résultat est plus que probant.

L'intéret est de réduire l'écart entre les premiers plans, l'explosion du pétard à vos pieds qui n'est plus à 1m du micro mais à 4m, et le second plan, la femme qui chante à 10m de vous). Dans le premier cas, le rapport de distance était de 1/10n avec la perchette il n'est plus que de 4/10.

Cet "accessoire" (qui n'en est pas un en fait) permet en sus d'aller piquer des sources à une certaine distance sans obligatoirement s'y coller dessus. Récupérer en l'isolant, le son d'une sono de manège, par exemple en étant bloqué derrière des barrières de sécurité.

Cela n'interdit pas lors de certaines prises de travailler perche repliée de manière à avoir le micro à proximité et de jouer à plein la diversité des valeurs de plans (dynamique). Il est vrai qu'équipé d'un tel dispositif vous ne passerez pas inaperçu et du coup ce sont les cadreurs et autres photographes qui vont être jaloux !

Une suspension souple, "accessoire" indispensable avec bien des microphones relativement mal isolés des bruits de contacts. Une heure de bricolage, une vieille fixation de microphone, un bout de tube de PVC d'environ 4 cm de diamètre, des élastiques et j'en garantie l'efficacité largement à la hauteur d'une "LTM" pour un coût bien inférieur si ce n'est nul.

Les élastics sont disponible (1 € les 100 environ) dans tous les journaux. Chutte de tube de PVC dont les encoches ont été réalisée à la scie, ancienne pince de micro adaptée au montage, collée et vissée sur le tube de PVC.

De la souplesse idéale des élastics et de leurs tension dépendra l'efficacité optimale du système de suspension (tester plusieurs types).

Pour ceux désireux de tenir le micros en main, ils peuvent tenir celui-ci par le tube lui-même. Extrêmement efficace.

Equipé d'un tel dispositif, vous pouvez courir dans les taillis sans creindre les bruits de micro.

La qualité des câblesde micros qui doivent être le plus souple possible et parfaitement blindés. Evitez les blindages non tressés qui ont tendance à s'ouvrir à la torsion et donc à très mal protéger la modulation des parasites et autres "ronflettes".

Prévoyez un jeux de câbles courts (micro de poing) et un jeux long (microphone perché). Mais les deux doivent être taillés au plus court de façon à ne pas vous les prendre dans les genoux ou les pieds...

Prenez pour habitude d'enrouler vos câbles autour de la perche de manière à ce que ceux-ci ne "battent" pas contre cette dernière. Laissez une boucle de câble, un arrondi à la sortie des microphones de manière à pouvoir en changer l'angle d'incidence par rapport à la perche sans que cela provoque la mise en tension de ceux-ci.

Autre moyen de protection de ces écarts de modulation, l'utilisation d'un limiteur de modulation. Petit dispositif intégré par exemple dans les MD Sharp. Ce dispositif, "toujours en service" dans ces enregistreurs est un véritable piège à ons. Votre signal parait ne jamais surmoduler. Il faut en arriver à des extrémités pour mettre le dispositif à mal. Mais bien avant cela, vous aurez dégradé de manière rédhibitoire votre modulation.

Dans tous les cas, sur du matériel amateur, vous devez utiliser le –8dB du barre graphe comme Zéro Vu pour vos prises. Le constructeur qui préconise –4 dB juge non indispensable de respecter la réserve de 12 ou 18 dB habituelle sur les appareils numérique professionnels et ce en raison justement de la présence du limiteur de modulation embarqué. Mais attention, cela se traduit généralement par une compression du signal et des effets de pompage de la modulation qui peuvent la rendre inexploitable.

Veillez à ne jamais "allumer" le témoin OVER de l'indicateur de modulation en présence de crêtes de modulation élevées. S’il "s’allume", vérifiez immédiatement après que cette surmodulation n’a pas généré de Clicks. Pour plus de détails et d'approfondissement, faites un tour sur "La Modulation"

Le vent : Le problème est qu'en extérieur, si nous n'avons pas de problème d'effet de salle, nous sommes souvent confrontés à des problèmes de vent. Et le vent est d'une part, la chose contre laquelle les micros sont généralement le moins bien protégé et d'autre part, sa présence dans un enregistrement le rend généralement inexploitable.

Deux possibilités d'intervenir : D'une part, utiliser un microphone peu sensible au vent et autres "plosives" ou "explosives" (voir, le couple hors jeu) et d'autre part, réaliser "un chien" (ces foureaux de de fourure synthétique aux poils plus ou moins longs qui fleurissent sur les perches professionnelles et protègent les microphones du vent).


Veiller à l'aérodynamisme de l'ensemble...

Simple est la règle : Fourrure synthétique à poils plus ou moins longs dont vous avez retiré la doublure (vous en trouvez un grand choix dans les friperies. En partant d'une manche, vous gagnez du temps). Vous sortez votre petite trousse à couture et vous vous réalisez une ou plusieurs bonnettes intégrales en veillant que celles-ci englobe et protège les commutateurs on/off et de filtres s'ils existent (portes ouvertes aux méfaits du vent).



Il est très important que la première bonnette de mousse (noire) ne soit pas enfoncée complètement. Préserver une poche d'air d'environ 1cm entre la bonnette et la capsule. Sur l'image ci-dessus, la bonnette placée à côté du micro respecte et précise cette position. La bonnette à poils ne doit pas serrer mais non plus "flotter" sur l'ensemble micro/bonnette mousse (génération et transmission de bruits).

Attention, la fourure doit amortir efficacement les coups de vent (rôle des poils) mais doit, lorsque vous les placez contre votre bouche, parfaitement vous laisser respirer. Raison du choix de la fourure synthétique.

Un internaute (Tonton Bruno) propose pour sa part l'utilisation d'un gant de lustrage pour voiture dont il vous suggère la fabrication.
Je n'ai pas essayé ce dispositif mais il devait s'avérer efficace, voir, très efficace. En sus, à ce prix (entre 3 et 4€), pourquoi s'en priver ?

Le casque et le vent ! Tiens ? C'est nouveau, l'aérodynamisme du casque serait à prendre en compte lui aussi ?

En fait, avoir des microphones parfaitement protégés par une bonnette efficace et aérodynamique et un casque générateur de bruit de vent par sa forme, pose un sérieux problème : Le fait de ne jamais savoir si le bruit du vent que l'on perçoit dans le casque provient des perturbations de l'écoulement de l'air sur l'obstacle que représente le casque ou à la présence du bruit du vent dans l'enregistrement ?

La meilleure solution dans ce cas de figure, un casque parfaitement étanche et de forme aérodynamique (forme de deux demi-sphères ou approchant). Le mécanisme qui relie les deux écouteurs ne doit pas lui non plus générer des perturbations d'écoulement d'air aux abords du casque.

Le casque doit être un "casque fermé" aussi isolé que possible des bruits environnants.

L'ensemble du matériel et support en "T"

Dans l'image ci-dessus, sous le MD on apperçoit un boîtier bricolé. Il contient en fait 2 SSM2017, des circuits intégrés performants et très abordables.

La Bonnette Intégrale VoyVoy

Allez, un petit dernier pour la route, en 1930, si mes souvenirs sont bons, j'ai dû concocter une protection antivent pour mes étudiants d'alors. Voici donc le modèle amélioré 2005.

Le problème de cette protection est la relative difficulté d'en faire rentrer et ressortir le microphone.

L'idéal est d'utiliser un microphone à alim phantom qu'il n'est pas nécessaire de sortir pour couper l'alimentation puisque celle-ci est externe.

Utilisez des élastiques les mieux adaptés possible au poids du micro. De préférence des élastiques larges. Une solution consiste à utiliser de la chambre à air de VTT (gros diamètres) ce qui permet de découper des anneaux de la largeur désirée. Je n'ai pas essayé.

Les élastiques doivent être suffisamment souples pour parfaitement suspendes le micro, mais pas trop afin d'éviter es bruits parasites des oscillations du microphone.

Enfilez directement la housse en fourre synthétique sur la grille à fromage en plastique. Vous pouvez rendre celle-ci solidaire de l'armature en PVC simplement avec quelques élastiques. Pour l'arrondi de l'avant, vous pouvez essayer de trouver une écumoire en grillage fin adapté au diamètre de votre tube ou autre procédé à votre convenance. Bon courage

Vous désirez poser une question ? laisser un commentaire ? faire une suggestion ? C'est ici.

© Pierre Voyard - 7 décembre 2005

Dernière mise à jour : 11 septembre, 2013 18:15

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