La
prise de son stéréophonique
|
|
|
|
Pour voir et entendre les vidéos auxquelles ont été empruntés ces extraits sonores :
Documentation Schoeps ©
Couple prisé en prise de son vidéo et cinéma.
Documentation Schoeps ©
A contrario des couples AB
et ORTF il présente
l’avantage d’une parfaite compatibilité
stéréo/mono (pas
de problème d’antériorité,
pas de problème de phase). Mais il
présente aussi les inconvénients
de ses avantages par l’absence de localisation
par l’antériorité et la phase…
Ainsi, une fois encore il s’agit d’une situation
de compromis.
Son gros avantage, comme nous le verrons plus loin, est de
permettre de définir l’angle d’ouverture de ce "couple
virtuel" à la prise, mais surtout à posteriori,
au moment du mixage final.
S'il est un procédé stéréophonique semble-t-il contre nature, c'est bien du couple MS dont il s'agit. Couple microphonique stéréo "d'ingénieur ingénieux". Reste à en comprendre son principe et son fonctionnement.
En général, dans les livres scientifiques ou de vulgarisation
on s'en tient à : Un couple stéréophonique
MS est composé d'un micro omnidirectionnel,
Hypocardioïde,
cardioïde
ou hypercardioïde
(par souci de simplification du texte je n'envisagerai ci dessous
que le "cardioïde") et d'un microphone
bidirectionnel,
dit "à lobe de directivité en 8"dont l'axe
est perpendiculaire au précédent. Couple dans lequel
G=M+S et D=M-S.
Dans l'idéal, les membranes de ces deux micros devraient être confondues en une seule comme ci-dessus afin de n'apporter aucun décalage de temps entre les deux capteurs. Ceci n'est bien entendu jamais le cas pas plus que ça ne l'est dans le cas du couple XY.
Les capteurs sont généralement intégrés
dans le corps d'un microphone, capsules montées en tandem,
le bidirectionnel
monté derrière le cardioïde.
Cependant, certaines sociétés comme Schoeps
préfèrent utiliser deux capsules indépendantes
montées parallèlement l'une au dessus de l'autre.
Documentation Schoeps ©
Le gros avantage de ce type de couple est de permettre une variation de la largeur du champs stéréophonique à posteriori, c'est à dire, au moment du mixage final et ce en usant de tous les angles d'ouverture possibles d'un couple virtuel stéréophonique entre 0 et 120° en continue. C'est en quelques sortes un pseudo couple à coïncidence de phase (XY) à ouverture variable. Avec toutefois une différence importante au Zéro Degré d'angle d'ouverture.
Au 0° d'ouverture, seul le microphone cardioïde est pris en compte. Nous sommes bien dans le cas d'une prise de son monophonique. Dans tous les autres cas, c'est un dosage de modulation entre le capteur cardioïde et le bidirectionnel qui va permettre l'élargissement ou le rétrécissement progressif du champ stéréophonique.
En fait, l'autre avantage proposé par ce système est qu'au moment de la prise de son les deux modulations issues des microphones peuvent être enregistrées séparément sur deux pistes d'un enregistreur stéréophonique ou multipiste, ce qui fait que l'on effectue sur celui-ci un enregistrement qui n'a strictement rien à voir avec de la stéréophonie puisque nous sommes en présence de la modulation du capteur cardioïde sur une piste, et celle du capteur en 8 sur l'autre.
Le preneur de son dispose dans ce cas, entre son couple et l'enregistreur, d'un boîtier de "matriçage" "passif" ou "électronique" équipé d'une sortie casque qui lui permet d'entendre dans celui-ci la répartition stéréophonique de son choix sans que celle-ci n'influe sur la prise réalisée et enregistrée.
La formule G=M+S et D=M-S
définit son principe de fonctionnement
dans laquelle :
G=Gauche
D=Droite
M=Mono (traduction approximative
de Middle (centre)) pour
le microphone omni,
cardio
ou hypercardio et
S=Stéréo (traduction toute aussi approximative
de Side (côté) pour le microphone bidirectionnel.
La somme et la différence des modulation sont effectuées soit par transformateurs, soit par composants électroniques actifs (console ou matriceur électronique indépendant qui en même temps peut parfois faire office de préamplificateur et de mixette ou l'inverse).
LE MATRICAGE PAR TRANSFORMATEUR
Dans le cas d'un matriçage par composants passifs (transformateurs), le système est composé de 2 transformateurs à bobine primaire double (côté capteur) et une bobine secondaire unique par transformateur côté canal Gauche et Droite.
Ainsi que le démontre le schéma ci dessous, le micro "M" (Mono) est raccordé en série à une des doubles bobines de chaque transformateur et donc, de chaque canal. Le microphone "S" (bidirectionnel dit : Stéréo) est lui aussi raccordé en série à la seconde des doubles bobines de chaque transformateur et donc de chaque canal, mais ce, en inversant la polarité de branchement sur la bobine du transformateur du canal de Droite. Ainsi, la modulation des 2 capteurs s'ajoute sur le canal Gauche, d'ou G=M+S et, en raison du branchement en opposition de phase du capteur "S" ou bidirectionnel à la bobine primaire du transformateur du canal de droite, "S" se soustrait à "D", d'ou D=M-S.
Fig.
MATRICAGE A LA CONSOLE
Sont nécessaires trois voies d'une
console.
Il vous suffit :
1 - De câbler la voie "M"
du cardioïde
sur la voie 1, Pan-Pot
(dit aussi "panoramique" ou "potentiomètre
panoramique") au Centre,
2 - De câbler la voie "S" du bidirectionnel
sur la voie 2, Pan-Pot à Gauche,
3 - De récupérer cette modulation
(de préférence en Post-Fader),
d'en inverser la phase par commutation
interne à la console ou en utilisant
un câble croisé et de l'envoyer
dans la voie numéro 3, Fader à
Zéro dB de gain, Pan-Pot
à Droite.
Fig.
Il vous suffit alors de jouer entre la voie
1 (Mono) et la voie 2 (Stéréo)
pour doser mais aussi élargir ou
rétrécir le champ stéréophonique
en augmentant ou diminuant le niveau de
la voie 2 (ceci à condition d'avoir
soutiré la modulation de la voie
2 après Fader. Dans tout autre cas,
jouer sur les Faders 2 et 3 simultanément).
Je vais donc afin d'en démontrer le principe, partir d'un exemple le plus simple possible en essayant toutefois de ne pas tomber dans un simplisme approximatif.
LE MATRICAGE PAR LOGICIEL (Démo)
Exemple de Matriçage Logiciel de la marque ZOOM
LE ZOOM H2n
Sachez que le ZOOM H2n propose 2 couples de microphones embarqués. Un couple MS et un couple XY.
Cet enregistreur est remarquablement pédagogique et permet d'expérimenter tous les cas de figures. Enregistrement sur 2 pistes stéréo en MS, ceci en MP3 ou en RAW (WAV), mais aussi, d'enregistrer les pistes directement issues de M et S afin de pouvoir recomposer le signal stéréo en post production. Tout ceci en sus de la comparaison possible entre les deux types d'enregistrement MS et XY mais aussi d'enregistrer en quadriphonie grâce aux 2 coupes placès respectivement chacun sur une des faces de l'enregistreur.
Comment mettre ces connaissances en pratique :
- Brancher le microphone Cardioïde sur le canal Gauche de votre enregistreur.
- Brancher le Microphone en "8" (bi-directionnel) sur le canal Droite.
Vous allez effectuer la prise de son en "aveugle" du fait que dans votre casque vous allez entendre un son qui n'a rien de stéréophonique.
Pour le test qui va suivre, générez un "AAAAAAA" vocal à 30 cm environ de votre couple contre nature tout en tournant progressivement une face du Bi Directionnel vers vous puis, progressivement, l'autre face. Dites quelques mots dans divers positions du bi-Directionnel.
Une fois l'enregistrement terminé, vous recopiez le son sur votre ordinateur.
Vous ouvrez Audacity ou tout autre éditeur multipiste (Audacity est un éditeur de son gratuit et tout à fait remarquable) et faites glisser votre enregistrement dessus. S'ouvrent alors 2 pistes stéréo dont le canal gauche est le M (cardioïde) et le droit le S (le Bi-Directionnel).
Vous ouvrez le petit menu en tête, à gauche de la piste :
- Vous séparez votre enregistrement Stéréo en 2 pistes Mono (Cliquer sur le nom de la piste puis cliquez sur : Séparer la piste Stéréo)
- Toujours par le même menu, vous devez déclarer vos
3 pistes en Mono au lieu de Canal Gauche
et Canal droite.
- Vous renommez la piste 1 en MS-M
pour Mono.
- Vous renomme la piste 2 enMS-S. C'est
votre piste S en phase.
- Vous dupliquez cette piste (MS-S) en une nouvelle
piste Mono que vous renommez : S Invert
Pour Hors Phase.
- Vous sélectionnez cette dernière et inversez
sa Phase avec Effet > Inverser. Elle
se retrouve donc en Opposition de Phase par rapport
à S.
- Vous ouvrez la table de Mixage : Affichage > Table de
Mixage.
Vous commencez par placer les 3 curseurs au même niveau.
Le PAN POT de la piste M au Centre
Le PAN POT de la piste S à Gauche
Le PAN POT de la piste S Invert à Droite
Les tirettes de S et S Invert devront toujours être au même niveau (impératif).
Vous lancez la lecture et :
- Plus M sera prépondérant et plus
vous tirerez vers une diffusion Monophonique. Moins
il sera prépondérant et plus votre stéréo
sera large (attention au creux au centre).
Attention de ne pas exagérer et de ne pas trop atténuer M qui rendrait l'enregistrement totalement irréaliste.
Exemple de Prise MS Stéréo Matricée.
Autre exemple de matriçage MS (Passage de 2 voitures devant un ZOOM H2n)
Enfin, pour simplifier, utilisez le lien suivant qui vous proposera un plugin de Matriçage :
Les modules LADSPA (3e paragraphe).
Puis dans la page, cliquez sur ensemble de plus de 90 effets LADSPA dont un effet nommé : Matrix: MS to Stereo.
Pour son utilisation vous pouvez vous contenter de l'enregistrement d'origine.
Je pense que de loin, ma solution (3 pistes) est la meilleure et surtout la plus souple car elle permet de jouer sur les paramètres (MS) durant la lecture des 3 pistes et donc de se rendre très précisement compte de ce que l'on fait, ce qui est impossible avec les autres modules proposés au sein d'Audacity.
Bonne utilisation.
Remerciements à LDVC@ pour sa disponibilité et son sens critique.
EXEMPLE CAS PAR CAS
Revenons à nos moutons... Nous allons prendre comme exemple un "circuit de matriçage" passif par transformateurs. Je partirais de l'exemple d'un couple formé par un microphone Omnidirectionnel "parfait" afin d'éviter les pièges du détimbrage selon l'angle d'incidence de la source et d'un capteur quelconque à lobe en 8. Nous allons examiner quelques possibilités de positions d'une source par rapport à ce couple MS. Vous pourrez en tirer vous-même toutes les autres positions intermédiaires possibles ainsi que l'incidence de l'utilisation d'un autre type de capteur pour "M".
Premier exemple :
Source
frontale par rapport au "couple"
- Pas d'atténuation du signal sur
"M". Nous dirons
que M=1.
- Une pression égale et simultanée sur les deux faces
du bidirectionnel.
Donc S=0.
Ainsi :
G=1+0 =1 et
D=1- 0 =1
Nous localisons bien la source au
centre.
Jusque là, tout va bien…
Source
à 90° à Gauche du "couple"
- Toujours pas d'atténuation pour
"M", donc M=1.
- La source se trouve alors située face à la membrane
du bidirectionnel.
Donc S=1
- Les deux signaux issus des capteurs sont
en phase.
Ainsi :
G=1+1=2
D=1- 1=0
Nous localisons bien la source à
Gauche.
Source
à 45° à Gauche du "couple"
- Toujours pas d'atténuation "M"
(omni
parfait). Donc M=1
- En raison de l'angle d'incidence de la source par rapport à
la membrane du bidirectionnel,
Nous dirons pour simplifier que la pression résultante est
égale à 0,75.
Les deux signaux issus des capteurs sont
en phase. D'ou : S=0,75
Ainsi :
G=1+0,75=1,75
D=1- 0,75=0,25
La source est bien localisée
nettement à gauche.
Source
à 90° à Droite du "couple"
- Toujours pas d'atténuation pour
"M", donc M=1.
- La source se trouve alors dans le dos de à la membrane du
bidirectionnel,
en raison de cela les deux signaux issus des capteurs sont en opposition
de phase. Donc S=(-1)
Ainsi :
G=1+(-1)=0
D=1- (-1)=12
Nous localisons bien la source à
Droite.
Toutes fois, ce type"couple" ne permet une bonne localisation que si la source est "frontale" à celui-ci, c'est-à-dire dans un angle d'environ plus ou moins 45° par rapport à l'axe du "couple"
Vous comprendrez que ces calculs sont hyper-simplifiés mais permettent de comprendre le processus mis en œuvre. Il est clair que jamais dans une prise de son par couple nous avons la totalité du signal dans un canal et une absence de signal dans l'autre.
Vous pouvez vérifier toutes les autres positions possibles et affiner vos représentations et vos calcul aussi loin que vous le désirerez en tenant compte du lobe de directivité des microphones et de leur homogénéité en fréquence… Bon courage.
Il est possible qu'on ne dispose pas d'un couple de micro dédié à la prise de son du type ORTF ou X-Y. Je vais donc proposer un exemple d'utilisation contre nature de capteurs théoriquement inappropriés à cette technique de prise de son mais présentant quelques avantages indéniables : Les microphones de reportage et de poing DO21B de chez LEM ainsi que les microphones MD21 de chez Sennheiser.
- Ces capteurs omnidirectionnels de type électrodynamique bénéficient d'une robustesse légendaire.
- Leur caractéristique Omnidirectionnelle fait qu'ils sont relativement insensibles au phénomène de proximité (renforcement des graves qui devient perceptible lorsque la source s'approche à moins de 20 cm du capteur).
- Étant des micros de poing, ils sont particulièrement insensibles aux bruits de contact, donc, adaptés à des prises mobiles en tout terrain.
- Ils ne craignent pas l'humidité et ne demandent pas de source d'alimentation électrique. Ils sont de ce fait parfaitement habilités à un travail dans des conditions climatiques difficiles.
- Enfin, ce type de micro présente un rapport qualité/prix pour le moins avantageux.
- Seul inconvénient, il présentent une sensibilité relativement peu élevée. Celle-ci est toute fois aisément compensée par l'utilisation d'un bon préamplificateur de microphones.
Comme tous les micros de type électrodynamiques
(corps volumineux à cause de l'importance
de leur capteur), ils présentent
l'inconvénient d'avoir un lobe peu
homogène dont
la directivité augmente assez redoutablement
avec la fréquence.
Si on utilise un tel couple avec un angle
d'ouverture entre les capteurs de 120°,
la prise de son présente une sensation
de trou au centre non négligeable.
Il faut donc réduire l'angle d'ouverture
du couple ainsi formé sans
pour autant réduire la distance
séparant les capteurs.
Après de multiples essais, on peut se rendre compte que le seul moyen est de travailler avec une faible ouverture de couple. Il est certain que les rapports d'intensité et de timbre sont ainsi pratiquement nuls, les deux microphones présentant une quasi parfaite identité de leur lobe par rapport à une source excentrée, et donc une même atténuation quelle que soit la fréquence concernée. Le phénomène d'antériorité ainsi que la phase, en revanche, remplissent parfaitement leur fonction et permettent une latéralisation remarquablement précise. Je me suis fait personnellement piéger plusieurs fois par le réalisme de prises effectuées à l'aide d'un tel couple.
Un des inconvénients inhérents à la prise de son par micros pratiquement parallèles est de donner à ce type d'enregistrement une incompatibilité mono quasi totale, car, si dans le cas du couple ORTF, l'association de l'angle d'ouverture du couple et de la directivité des capteurs employés crée artificiellement un rapport d'intensité entre les deux canaux, celui-ci n'existe pas dans le cas des micros parallèles. Ainsi, quel que soit l'angle d'incidence de la source sonore, nous nous trouvons en présence de deux modulations d’amplitude pratiquement identiques, mais décalées en temps et au niveau de la phase.
Le mixage d'un tel enregistrement en vue d'obtenir une modulation monophonique peut être catastrophique. Cependant, obtenir une réduction mono avec cette technique est facile. Il suffit de ne garder qu'une des voies de modulation, les deux voies, ainsi que je l'ai démontré, étant pratiquement identiques en amplitude et timbre.
L'avantage de cette technique est de permettre l'utilisation d'un grand nombre de capteurs, et de ne jamais retrouver cette sensation de trou au centre présente dans trop d'enregistrements stéréophoniques.
Protocole
de réglage de l'ouverture
du couple
suivant le type de directivité utilisée.
Ceci peut se faire, ainsi que je vais le démontrer, à l’oreille. D’aucun ont même prévu des abaques ainsi que des dispositifs techniques sophistiqués afin de tenir compte de ce problème.
Afin de régler correctement l'ouverture
du couple, on doit rechercher une source
non ponctuelle et de préférence,
relativement riche dans la partie hautes
fréquences du spectre. Par exemple,
se situer perpendiculairement à un
cours d'eau générant un bruit
de type "blanc", ou encore, en
bordure de rocade à une heure d'affluence,
lorsque le flot de la circulation est continu,
ou encore, lors de la prise d’une rumeur
de ville par exemple.
La distance de prise de son est très
importante. Elle doit être choisie
de façon à ce que, sans casque,
le paysage sonore soit le plus homogène
possible.
Il faut absolument disposer d'un casque
de qualité de type fermé présentant
une bonne isolation phonique.
1 - Réglez le niveau de sortie casque
sur la position normale de travail.
2 - Réglez le niveau d'enregistrement
et celui de la sortie du casque de façon
à ne percevoir aucune différence
de sensation de niveau sonore avec et sans
le casque.
3 - Enlevez celui-ci, puis, écoutez
et essayez de mémoriser aussi parfaitement
que possible le son de l'eau, de la circulation
ou la rumeur, puis:
4 - Remettez le casque, et comparez...
5 - Corrigez l'angle d'ouverture de couple
et reprenez au point 3 jusqu'à ce
que le paysage soit parfaitement homogène
sans bosse ni trou au centre.
Dans le cas ou un trou apparaît au centre par rapport à l'audition sans casque, réduisez l'ouverture du couple, puis recommencez l'opération jusqu'à ce que toute différence ait disparu. Il est à noter qu'un petit affaissement au centre ne sera pas perceptible lors d'une écoute sur enceintes acoustiques. Tenez-en compte.
Symptômes :
Couple trop ouvert : Le bruit d'eau, de rumeur ou de circulation est localisée au niveau de chaque oreille, mais sensation d’absence ou d’affaissement du bruit au centre (trou) et rupture de la continuité sonore entre l'oreille gauche et l'oreille droite. En fait, on perçoit ce que l’on entend non pas comme un tout homogène, mais comme deux sources droite et gauche distinctes.
Couple insuffisamment ouvert : On perçoit surtout le bruit de l'eau, de la rumeur ou de la circulation au centre (c'est à dire : au centre légèrement en arrière de la tête lors de l’écoute au casque), alors que la localisation au niveau de chaque oreille est atténuée.
Ouverture du couple bien réglée : On perçoit une parfaite homogénéité sonore de l'oreille gauche à l'oreille droite, sans trou ni bosse. La perception est aussi homogène avec que sans le casque.
Tête artificielle "Sphère Microphonique
Schoeps KFM 360"
Documentation Schoeps ©
Toujours dans les grands constructeurs de microphones
Tête Artificielle Neumann KU100
Documentation Neumann ©
AKG n'échappe pas à ce type de recherche
AKG Tête Artificielle Stéréo
D99
Documentation introuvable chez AKG France
Pas plus que chez Sennheiser
Tête artificielle avec stétoscope écouteur
Sennheiser MKE 2002
A l'origine était la tête d'André Charlin.
Extrait de Wikipedia : "André Charlin, né en 1903 à Paris et mort en novembre 1983, est un ingénieur du son et un inventeur. Il a travaillé dans beaucoup de domaines : le cinéma sonore, le principe stéréophonique, le microsillon, le disque 16 tours, l'ingénierie nautique et surtout le haut-parleur électrostatique".
Extrait du Forum Audiophile par "amateur de HI FI" : "... cette tête artificielle est construite autour d’une sorte de coussin et non autour d’une tête en dur. Pour le cas où l’écoute se ferait au casque, enregistrer avec une tête en dur aurait été préférable. En revanche, l’écoute se fait généralement sur des enceintes, par conséquent, la diffraction du son se fait autour de notre tête lors de la reproduction sonore, donc il vaut mieux éviter qu’elle ne se soit pas déjà faite autour de la tête artificielle lors de l’enregistrement." (amateur de HI FI - Forum Audiophile)
La technique de la tête artificielle est une reproduction au plus près du dispositif d'audition de l’oreille humaine. A cette fin, on utilise une tête artificielle formée, soit d'un simple coussin dont la taille est celle d'une tête humaine ou, plus récemment, d'une tête en polystyrène (type : support de perruque) recouverte de poussière de velours.
Le gros avantage de la prise de son par
tête artificielle
est de permettre une prise de son en stéréophonie
particulièrement discrète
en utilisant la tête du preneur de
son comme tête artificielle. Il suffit
pour cela de remplacer les écouteurs
d'un casque de walkman par des capteurs
de micro-cravate
(Omni-D).
Les capteurs sont dirigés vers l'avant.
La tête du preneur de son est un obstacle
pour toutes les fréquences dont la
1/2 longueur d'onde est inférieure
aux dimensions de sa tête. Celle-ci
provoque un détimbrage au niveau
de ces fréquences.
Penser à éviter tout bruit de gorge ou de bouche comme toute respiration un peu bruyante...
La difficulté, si difficulté il y a est de ne pas bouger inconsciemment la tête de manière intempestive pendant les prises de son, au risque de déplacement latéral brutal du paysage sonore ou et de la source. Ce genre d'erreur est absolument irrécupérable à postériori.
Dans certains cas, les micros Électret ou Électrostatiques miniatures sont intégrés à la tête artificielle.
Dans ce cas de figure, le rapport de timbre entre les deux canaux, ainsi que l’antériorité et la phase sont parfaitement respectés. L'inconvénient de ce dispositif, dans le cas d'utilisation d'une tête artificielle est d'être relativement plus encombrant que le couple ORTF ou le couple A-B, lequel peut se loger aisément dans un seule corps de microphone.
Dispositif très adapté aux prises de petits ensembles de jazz ou de musique classique.
Faire
de sa tête une tête artificielle !
Un moyen cependant de contourner ce dispositif encombrant (la tête artificielle) : La réalisation d'un casque de prise de son à partir, par exemple, d'un couple de microphones d'oreille placès à l'intérieur d'un casque audio désossé de ses transducteurs et remplacés par un couple de microphones OmniD SOUNDMAN.
Ce dispositif est d'une efficacité redoutable et très discret malgré l'importance du casque utilisé plus bas, un Koss Titanium UR.40 de récupération, un très mauvais casque en fait. Personne ne peut penser que ce casque est en fait une pseudo tête artificielle.
L'avantage du casque est de permettre de l'équiper d'un dispositif antivent efficient (voir photos et schéma).
Pour ma part, mon casque est raccordé à un enregistreur numérique du type LS11 Olympus, mais tout type d'enregistreur numérique ou même, analogique, peut faire l'affaire à condition d'être équipée d'entrées micros par prise jack 3.5 stéréo alimentée.
Il suffit de le régler, d'enclencher le limiteur par sécurité ainsi que la fonction Hold qui bloque le clavier, de le mettre dans sa poche, et le tour est joué.
Vue en coupe d'une "oreille" du casque :
En fait, la mousse qui maintient le micro contre la grille extérieure du casque est une mousse acoustiquement transparente, ainsi donc, le preneur de son entend très correctement ce qui se passe à l'extérieur de celui-ci, ce qui lui permet de localiser les source avec précision.
Le casque équipé de ses micros (invisibles, bien entendu) :
Le casque et sa protection antivent :
Bien entendu, les micros Soundman sont encore meilleurs placés directement dans les oreilles (de manière infinitésimale, celà dit, en raison de l'absence des protections antivent) mais sont particulièrement sensibles au bruit de vent et selon la forme du lobe de vos oreilles, ils en tombent fréquemment, ce qui est particulièrement irritant.
Autre inconvénient de cette technique de prise de son : Elle ne serait adaptée qu'à l'écoute par casque :
Dans le cas d'une écoute par enceintes, la tête "apparaîtrait" deux fois. Une fois au moment de la prise de son (la tête artificielle), puis au moment de la diffusion, (celle de l'auditeur). C'est donc une fois de trop. Cependant, lors d’une prise de son, quelle que soit la technique employée, XY et ORTF en particulier, concourent justement à reproduire les atténuations apportées par la tête lors de l'audition d'un son quelconque, ce qui lors de l'utilisation d'une tête artificielle (généralement plus ou moins réaliste) est simplement plus proche des atténuations des fréquences hautes provoquées par une tête humaine, en particulier, concernant les sources d'incidences latérales (hors axe sagittal de la tête de l'auditeur). Ainsi, quelle que soit la technique employée, nous sommes bien en présence de 2 têtes, virtuelles ou non.
Et puis, n’est-ce pas par l’entremise d'un casque que les preneurs de son (en particulier en cinéma et reportages), jugent de la localisation et spatialisation des sources ? Et pourtant, ces enregistrement ne sont-ils pas généralement destinés à une diffusion sur enceintes acoustiques ?
Tout ceci me paraît un peu simpliste et manquant d'analyse et de logique, surtout lorsque l'on sait que l'utilisation de micros directionnels (cardioïdes) en ce qui concerne les couples AB, XY, ORTF, le preneur de son n’utilise-t-il pas généralement un casque au moment de cette capture, et du coup, toute écoute sur des enceintes ne serait-elle pas à proscrire ?
Enfin, de manière à tenter de mettre fin à tous ces débats que je trouve stériles et à ces extases puériles devant tel ou tel système de captation et reproduction stéréophonique qualifiées parfois du terme ronflant de binorale ou encore, de son holophonique (et le grand mot est lâché). Ainsi donc je mets au défi quiconque de me dire par quels procédés (XY, ORTF, Tête Artificielle ou MS) ont été enregistrés les sons suivants.
Bien entendu, il y a une prise de son par couple AB contre nature, 2 prise MS (matériels différents) et une prise par Tête Artificielle.
Bien entendu, vous pouvez faire des comparaisons entre écoute au casque et sur enceintes.
Vous désirez me faire part des résultats de vos réflexions ou écoutes ? C'est ici.
|
|
|
|
|
|
|
Réalisation d'une pseudo Tête Artificielle
Disposer d'un casque de prise de son, ne manque plus que la tête pour le poser dessus. Finalement j'ai retrouvé par hazard un joli sac coloré en tissus juste de la taille d'une tête. Un vieux djog en coton qui c'est avéré insuffisant pour remplir le sac... Celui-ci entouré d'une serviette éponge, le tout inséré dans le sac et j'obtiens une tête artificielle remarquable :
La tête Artificielle pratiquement terminée, ne manque que le nez rouge.
Les deux "moumoutes" jaunes collées sur le casque servent de protection antivent. Enfin, il me reste encore assez de cette fourure shyntétique pour recouvir la tête tout entière afin d'éviter tout phénomène de diffraction.
-
Pardon ? Des airs de ressemblance avec Choubaka ?...
Le but final est de pouvoir le fixer sur un pied d'appareil photo ou sur une perchette (le pied photo présentant l'avantage non négligeable d'être bien plus léger.
Projet suivant, m'offrir une seconde paire de SOUNDMAN que je destinerai uniquement à cette tête qui plus est sera équipée de fausses oreilles.
Enfin, il existe d’autres types de prises de son en stéréophonie telles que celles utilisant les micros de surface de type PZM, comme il est possible de "mixer" des techniques diverses au sein d’une prise unique… Seul votre talent et votre imagination en décideront.
Pierre Voyard